L’épisode 6 de la saison 3 de Black Mirror bientôt réalité? C’est sur cette révolution que planchent des chercheurs japonais et un ingénieur français vivant au Canada. Le but de ces drones? aider les abeilles et assurer la pollinisation des plantes à leur place.
Face au déclin des populations d’abeilles dans le monde, des chercheurs de l’Institut de sciences industrielles avancées (IAST) de Tsukuba au Japon sont actuellement sur un projet de drones permettant à terme, de remplacer les abeilles.
Tout à commencé il y a 10 ans: le chimiste Eijiro Miyako développe un « gel ionique liquide », gel particulièrement collant qui devait principalement servir de conducteur électrique. Son invention est perçue comme un échec mais une autre idée lui vint en tête: collecter du pollen.
Des drones à 100$ achetés sur Amazon et un principe simple
Les chercheurs japonais ont donc collé une bande collante enduite de gel ionique sur du crin de cheval, matériel qui se rapproche le plus des poils présents sur les pattes des abeilles. Cette bande est attachée à de petits drones achetés 100 dollars sur Amazon. Ces drones partent ensuite percuter des fleurs de lys pour vérifier que, en se collant et se décollant du crin, les grains de pollen sont bien transférés des étamines (partie mâle) d’une fleur au pistil (partie femelle) d’une autre, imitant ainsi l’action des insectes pollinisateurs.
« Nous pensons que des robots pollinisateurs pourraient se déplacer plus efficacement et apprendre un trajet optimal pour la pollinisation en utilisant un GPS et de l’intelligence artificielle » indique le professeur Miyako dans l’article de « Chem ».
Beeonic, la parfaite copie des abeilles
De l’autre côté de l’Atlantique, le concept Beeonic a vu le jour grâce à Olivier Péraldi, ingénieur français en mécanique, et de Juan Garcia Mansilla, dessinateur industriel mexicain.
Le Beeonic serait totalement similaire à une abeille, de son apparence à son comportement.
Côté fonctionnement, la tête du Beeonic serait munie d’un condensateur qui serait rechargé grâce à une station de base. Ses ailes pourraient aussi servir à capter l’énergie du soleil si ce mode de chargement se révèle efficace.
Quant au pollen, il serait chargé sous le thorax de ce drone sosie. Une petite pompe à vide permettrait de l’aspirer et de le stocker dans le conteneur abdominal. L’extrémité de l’abdomen comporterait une valve de sortie pour la pulvérisation.
Ses six pattes articulées serviraient à porter et à sécuriser le Beeonic à l’atterrissage sur une fleur. Les pattes avant pourraient également servir de manipulateurs lorsque le drone serait sur une partie délicate comme le pistil.
Pour permettre à Beeonic une navigation précise, les ingénieurs feraient appel aux technologies de positionnement géospatial récemment développées par l’industrie du VR, couplées avec des capteurs et des accéléromètres. Les drones pourraient communiquer avec ses pairs et même leur transmettre de l’énergie par transfert de puissance inductif. Ils pourraient également prendre différentes couleurs selon son état (vide, plein, défectueux, etc.) et une application servirait à contrôler l’essaim et à diagnostiquer chaque unité.
Oui, Black Mirror, c’est peut-être pour bientôt…