Détournement de l’Expérience Utilisateur

Détournement de l’Expérience Utilisateur

De nos jours, les entreprises se battent pour une denrée de plus en plus rare : l’attention des utilisateurs. Nous entrons dans une réelle économie de l’attention où les entreprises redoublent de stratagèmes pour continuer d’attirer l’attention de l’utilisateur. Le moyen utilisé est l’Expérience Utilisateur.

Un point sur l’UX

L’Expérience Utilisateur, aussi appelé UX (venant de l’anglais User eXperience).  

Le schéma ci-dessous nous démontre la multitude de domaines qui composent l’UX. Cela va du prototypage au développement visuel du design en passant par l’analyse business.

UX

En soit, l’UX s’intéresse à toute interaction de l’utilisateur avec le produit. L’interaction peut être directe comme naviguer sur un site web ou indirecte comme le choix d’hébergement du site qui peut influencer sur la dite interaction. 

L’UX c’est aussi le choix des couleurs ou des mots, mais aussi s’intéresser au ressenti des personnes face à une solution.

→ Le but originel de l’UX est de ne créer que des émotions positives à l’utilisateur, cette dernière est parfois détournée au profit du business. 

Les choix de l’UX concerne l’interaction de l’utilisateur avec la plateforme. Et tous les choix faits par les marques peuvent engendrer des conséquences négatives sur le quotidien des personnes.

L’UX, vectrice d’addiction

En effet, la création d’un parcours utilisateur en fonction des choix réalisés, peut pousser un utilisateur à utiliser plus que de raison l’application. Des comportements addicts sont favorisés dans certaines applications.

Livre de Donald Miller "Building a Story Brand"

Selon notre étude quantitative, nous avons appris que 50% des répondants passent plus de 4h sur leur smartphone. Et 13% plus de 6h par jour. Des pourcentages impressionnants et pour lesquels il est important d’apporter une nuance. En effet, ils ne comptabilisent pas le temps passé sur leur ordinateur, donc ce chiffre pourrait être encore plus élevé.

reseaux sociaux

Les maîtres dans l’économie de l’attention sont les réseaux sociaux. Prenons par exemple, le nouvel arrivant : TIK TOK.
Parlons de son parcours utilisateur : simple, il suffit d’un mouvement du pouce du bas vers le haut pour passer à la prochaine vidéo.
De plus, avec une attention des utilisateurs toujours plus amoindri, les vidéos ne dépassent généralement pas les 30 secondes. Et toutes les vidéos qui arrivent dans les “pour toi” des utilisateurs ne sont que des vidéos que l’utilisateur aimera. Du fait principalement de l’algorithme surpuissant de l’application.
Une stratégie qui favorise le “bonheur” de l’utilisateur puisqu’il ne voit que des vidéos qu’il va apprécier. Comment arrêter d’utiliser ce type de plateforme alors ?

La problématique est récurrente, ces addictions créent une telle pollution qu’il est nécessaire de prendre conscience du problème et de trouver, tout aussi rapidement, une réponse, une solution pour « désintoxiquer » les plus accros ! (pour rappel, les usages des utilisateurs sont à l’origine des 2/3 de la pollution numérique).

Comme un effet boule de neige, l’addiction créée par les plateformes numériques crée de la pollution. Regarder une série toute une nuit n’est pas sans conséquence sur la planète. 

En effet, plus nous passons du temps sur le numérique plus la pollution qui en découle augmente. La croissance de nos systèmes numériques est insoutenable, il y a une augmentation de 9% d’énergie consommée tous les ans. Une des causes principales est que nos systèmes se sont construits autour de modèles économiques valorisant l’économie de l’attention. Cela se traduit donc par la valorisation de consommer le plus possible de contenus, d’équipements et d’infrastructures.

En effet, de nos jours, les grandes entreprises de la tech pensent plutôt Metavers, 5G, Big Data ou encore à l’ordinateur le plus puissant du monde envisagé par Meta, plutôt que de fabriquer de manière plus éthique et respectueuse de l’environnement.

Il est difficile d’envisager cette pollution car elle ne nous apparaît pas concrètement. Elle est invisible à nos yeux alors qu’elle est responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, soit l’équivalent du trafic aérien (The Shift Project). Et avec une utilisation grandissante, un nombre d’équipement connecté en plein boom, l’empreinte carbone risque de doubler d’ici 2025. (ADEME)

Lors de notre enquête, la moitié des répondants n’ont pas conscience de l’impact environnemental lié à l’utilisation du numérique.

La sobriété numérique a alors tout à envisager et à construire. En termes de sensibilisation mais aussi la nécessité d’arbitrer entre besoin réel ou besoin superflus.

 

Il est donc plus que nécessaire de prendre en considération nos usages sur le numérique mais aussi aux entreprises de prendre conscience que des choix sur le parcours utilisateur peuvent avoir de grandes conséquences sur la planète.