THESE PROFESSIONNELLE MBADMB : SOUTENANCE FEVRIER 2017
Avec la révolution technologique numérique engagée depuis la fin du XXème siècle, nous sommes en train de vivre un véritable changement de civilisation. Avec Internet et les réseaux sociaux, nous pouvons accéder directement à l’information et la partager avec chaque citoyen dans le monde. Sa mutation engendre et/ou exacerbe des crises de diverses natures face auxquelles les différents gouvernements n’ont pu apporter de solutions. Depuis une dizaine d’années, nos attentes et nos usages se transforment au quotidien mais pas encore les institutions. Les citoyens se sont habitués à exprimer publiquement leurs opinions, à soutenir des projets auxquels ils croient et à être en droit d’obtenir des résultats.
La conviction s’installe de ne pas être entendus par les élites, davantage soucieux de leur réélection que du bien vivre ensemble. Excédés par les divers scandales, une crise de confiance s’installe. Comme dans le monde marchand, les citoyens tentent de reprendre le pouvoir à travers différentes initiatives à travers le monde. Ils ont la ferme volonté d’être impliqués dans la gouvernance publique en recourant à une démocratie participative. Des citoyens ont ainsi développé des outils numériques pour se mobiliser, débattre, faire entendre leur voix au-delà des périodes électorales. Ces outils sont associés au vocable de « Civictech » c’est-à-dire à la technologie au service de la transparence gouvernementale et de la participation citoyenne.
Nous sommes aux prémices du phénomène qui doit faire face à des enjeux éthiques, économiques et socio-culturels.
Les champs d’action couverts par ces outils sont parfois complémentaires, souvent redondants, voire concurrents jusque dans leurs principes fondateurs. Sans collaboration (publique ou privée), la survie économique de certains acteurs est engagée.
La « démocratie de partage » devient un marché pour certains acteurs monétisant leur offre auprès de collectivités territoriales. Pour d’autre, elle doit rester indépendante et poursuivre un but non lucratif.
La participation effective des citoyens est, aujourd’hui, majoritairement l’affaire d’un public restreint : ceux portant déjà un intérêt à la politique et doté d’un profil socio-culturel en regard. L’impact encore faible de ces initiatives pousse à les condamner quand d’autres les idéalisent.
Il n’y a pas de modèle parfait et il ne s’agit pas de penser que les outils technologiques proposés par la Civictech vont résoudre tous les problèmes. En revanche, ils peuvent apporter davantage de transparence dans la gouvernance publique. Une transparence essentielle pour restaurer la confiance des citoyens envers les élus et gagner en efficacité d’action.
Ainsi, il ne s’agit pas d’éliminer l’Etat mais de le démocratiser, d’en faire un véritable partenaire. La Civictech deviendrait ainsi une chance pour les politiques, de bâtir une Vision commune, afin de mieux vivre ensemble sur une Planète en souffrance.
L’enjeu est donc de transformer cette dynamique en succès. Un nouveau parcours du citoyen est proposé pour les impliquer :
Du débat d’idées pour élaborer un programme afin d’élire un représentant
Au contrôle de sa bonne mise en œuvre, comme cela est fait dans l’entreprise privée.
Le temps sera nécessaire à l’éducation de la société pour qu’un public plus nombreux et diversifié s’engage dans la vie publique. Il s’agit d’un véritable retour vers le projet d’émancipation, né au XVIIIème siècle, avec les Lumières…
Alors au XXIème siècle, allons vers un monde éclairé !
AUX ACTES CITOYENS !!!