Black Mirror, c’est la série qui nous laisse à chaque fin d’épisode choqué/perplexe/fasciné. La série envisage un futur proche, aux frontières du présent. Elle s’interroge sur les conséquences que peuvent avoir les nouvelles technologies sur la nature humaine. Les puces dans la tête qui enregistrent nos souvenirs ? Pas si improbable. Les jeux vidéos qui frôlent les limites du réel ? On y est presque.
Si on devait citer un épisode marquant, ce serait probablement le premier épisode de la saison 3, « Chute Libre ». Dans cet épisode, Lacie, l’héroïne veut tout faire pour obtenir un appartement. Pour l’avoir, une seule solution. Être bien notée sur un réseau social par toutes les personnes qu’elle croise au quotidien et obtenir un maximum d’étoiles. Quand son amie d’enfance au statut irréprochable lui demande d’être sa demoiselle d’honneur, Lacie voit l’opportunité d’améliorer sa note et réaliser ses rêves.
Seulement, à la veille du mariage, problème. Lacie se voit refuser l’accès à un avion, car sa note est inférieure à la note minimale permettant d’y accéder. S’en suit une vraie descente aux enfers, qui sans spoiler, termine mal.
Heureusement, cette histoire reste une fiction. Quoi que…
Les Chinois, jugés sur leur score social
Depuis 2014, le gouvernement chinois propose à ses citoyens de tester un nouveau système qui rassemble des données personnelles pour établir une note de confiance sociale. Des informations enregistrées basées sur la gestion des crédits, la personnalité, les opinions politiques, les relations amicales et amoureuses…
Le tout pour obtenir une note globale qui permettra à des institutions, des banques, de déterminer des droits des citoyens à prendre des crédits, obtenir des taux privilégiés…
Le but ? Inciter les chinois à devenir dignes de confiance et à bien se comporter. Et attentions aux mauvais citoyens : en cas de mauvaise note, adieu sécurité sociale, les écoles huppées et sélectives pour les enfants et bonjour les fouilles en profondeur aux douanes. Des idées très sérieuses listées par le gouvernement lui-même.
À partir du 1er mai 2018, les chinois vivront leur Black Mirror. Le Président Xi Jinping a annoncé que le pays lancerait le « Social Credit System » d’ici un mois et demi.
L’idée ? Que les citoyens qui disposent d’un score social trop bas ne puissent pas accéder aux transports comme le train et l’avion. Irréel dans l’idée et pourtant…
Toutes personnes suspectes d’avoir facilité la propagation de fausses informations liées au terrorisme, fraudé l’assurance maladie, oublié de régler leurs factures ou qui fumé dans les transports seront mal notés et perdront leurs privilèges.
Si tout cela nous semble bien loin de notre mode de vie, peux t-on imaginer que des pays européens en arrivent à développer ce même concept ?