2020, l’arrivée de la 5G et ces futurs changements

Successeur du réseau mobile 4G, la 5G permet une couverture internet ultra haut débit 10 fois plus rapide et plus performante. Outre le fait que cette technologie à des taux de latence largement inférieurs à ceux que l’on connaît aujourd’hui, elle va permettre de favoriser les déploiements de nombreux objets connectés et révolutionné certaines de nos habitudes. 

Les avantages de la 5G

Les performances annoncées de la 5G sont telles que les domaines qui vont en profiter sont très nombreux. 

Si on compare la 5G et la 4G

  • Une connectivité accrue avec une multitude d’objets connectés simultanément, casque VR, AR, mais aussi domotique, caméra drone… et ce sans risque de saturation.
  • Une latence de connexion réduite à quelques millisecondes avec des transferts de données quasi-instantanés la 5G offre une expérience de navigation beaucoup plus confortable et des usages dans des domaines tels que les véhicules connectés, la conduite autonome, l’industrie 4.0, la télémédecine…
  • Des vitesses de téléchargement 20 fois supérieures. Alors qu’un film en HD de 30 Go est actuellement téléchargé en 1 heure 40, 20 minutes suffiront avec la 5G (Jusqu’à 1GB/s de débit quand la moyenne pour la 4G est seulement de 30Mb/s). Cela permet aussi de profiter du jeu à la demande (cloud gaming), où les parties sont diffusées directement en streaming entre le joueur et les serveurs du service. Quelques acteurs tels que GeForceNow, Google Stadia ou encore Shadow développe actuellement ces solutions.
  • À terme, la 5G permettra d’atteindre 90 % de réduction de la consommation d’énergie du réseau en utilisant des modules particulièrement économes, limitant ainsi l’impact sur l’environnement. Le réseau actuelle utilise une seule antenne au niveau de l’émetteur et du récepteur. Le nouveau réseau MIMO (Multiple-Input Multiple-Output) utilise quant à lui plusieurs antennes émetteur (comme par exemple un routeur) et récepteur (comme par exemple un smartphone ou un ordinateur portable).
Source Acrep

La 5G ouvre des perspectives dans certains grands domaines, ou le domaine de la santé (télémédecine, téléchirurgie, surveillance à distance), la ville intelligente (territoires connectés, sécurité publique, maîtrise énergétique), l’automatisation industrielle (automatisation, robotique, pilotage à distance) les transports (autonomisation, liaisons entre véhicules). Les sauts de performances permis par la 5G devraient également permettre à de nouveaux usages d’émerges.

La voiture autonome, le transport de demain

L’usage sans doute le plus attendu de la 5G est sûrement la voiture connectée. Elle va permettre d’accélérer la vitesse de traitement des données, permettant une plus grande précision et des temps de réponse plus rapides pour la télématique au service des véhicules autonomes. La connexion internet à bord généralisée est un usage qui se démocratisera dans les prochaines années.
La multitude d’informations transmises en temps réel grâce au réseau 5G permettront au véhicule de communiquer avec son environnement extérieur.

Il s’agit d’une véritable transformation, qui permet d’améliorer la productivité et d’accélérer le travail d’intelligence grâce aux données en temps réel. Plutôt que de rester sur un vieux système de traitement par lots qui se fait uniquement quand les données sont disponibles. Les gains se traduisent par un plus grand nombre de voitures mises sur la route par heure, et donc une plus grande quantité de données et une plus grande précision obtenue, le tout dans un délai plus court. En traitant des volumes croissants de données à une fréquence plus grande, les logiciels de conduite autonome vont pouvoir continuer à apprendre et à s’améliorer avec le temps.
L’apprentissage automatique, lui, permet l’extraction de données en temps réel et rend l’intelligence artificielle plus puissante. Dans le secteur automobile, la vitesse est un élément stratégique primordial, non seulement pour la sécurité des passagers, mais aussi pour que les scientifiques puissent concentrer leurs efforts sur l’exploitation des données pour mettre effectivement des véhicules autonomes sur les routes, et non sur la conception de l’infrastructure elle-même.

La bureautique va connaître une nouvelle révolution

De plus en plus, les plateformes de vidéo ou les sites de streaming utilisent de nouveau format de haute qualité tel que la vidéo 4K, en 8K, la vidéo en 3D ou en 360°, la HDR (High Dynamic Range). Pour profiter pleinement de ces nouvelles solutions, il est nécessaire d’utiliser un réseau performant, capable de transférer de grandes quantités de données en un temps-record. Sans cela, le chargement d’une vidéo demeura particulièrement long et l’utilisation très difficile voire impossible. La 5G est là pour permettre le visionnage de vidéos en ultra haute définition dans les meilleures conditions. 
En ce qui concerne les vidéos filmées et diffusées sur Internet, les utilisateurs vont également profiter des évolutions du débit de la 5G et de ses capacités proposées. La 4K, encore peu répandue, et la 8K, qui n’en est qu’à ses prémices, vont largement bénéficier de cette évolution et se développer très rapidement.

Vers des nouveaux outils marketing

La 5G va également avoir un impact sur le marketing, les médias et les agences de publicité. La consommation nomade des médias deviendra une réalité grâce à la diffusion possible de vidéos ou de contenus pour la télévision linéaire sans connexion Wi-Fi. Le marketing profitera de l’Internet Of Things (comme le smart packaging) ou de nouvelles technologies connectées comme les vêtements de sport. Avec tout cela réuni, les agences pourront créer des expériences de marque hyper-personnalisées. Les marques pourront se connecter avec leurs clients à tout moment, en tout lieu. Le secteur du marketing et de la communication figurera parmi les principaux bénéficiaires de la 5G, qui permet de toucher et d’engager bien plus largement les consommateurs.

La guerre des fournisseurs va bientôt démarrer

Pour l’instant aucune licence n’a encore été délivrée aux 4 fournisseurs d’accès Français. Il est certain que Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile voudront obtenir des blocs de fréquences. Les quatre entreprises en possèdent déjà un certain nombre, mais elles les emploient pour la 2G, 3G et 4G. Pour acquérir les licences 5G, les opérateurs devront collectivement dépenser au moins 2,17 milliards d’euros. Quatre blocs à prix fixe (350 millions d’euros chacun) seront proposés, assortis d’obligations précises. Ensuite, onze blocs à prix variable (à partir de 70 millions d’euros l’unité) seront mis aux enchères, avec toutefois des limites pour éviter qu’un opérateur ne rafle tout mais il faut également prendre garde à ne pas trop morceler les fréquences. Éclater la bande entre un trop grand nombre d’acteurs peut poser des problèmes dans sa gestion et causer des interférences.

Mais les opérateurs téléphoniques ne sont pas les seuls intéressés. Des grands groupes tels que Airbus et EDF la RATP, d’Air France, d’Enedis ou encore de la SNCF se sont renseigné auprès du gouvernement. Cela étant, la perspective de laisser les industriels avoir accès directement aux fréquences 5G n’emballe pas vraiment ces derniers.

La 5G sera lancée en 2020. 

Dans le monde, la course est déjà lancée : la Chine fait figure de précurseur avec déjà 10millions d’abonnées à la 5G. Une goutte d’eau dans l’océan comparé aux 847 millions d’utilisateurs mobiles que compte le pays. L’opérateur China Mobile a annoncé qu’il couvrirait cette année 40 villes en 5G. La GSM Association (GSMA) prévoie 576 millions de connexions 5G en Chine d’ici 2025.

De nombreux pays ont commencé le déploiement de cet internet mobile à très haut débit, notamment le Royaume-Uni, les États-Unis (L’opérateur américain Verizon couvre Minneapolis et Chicago depuis avril 2019) et La Corée du Sud (cette dernière ainsi que Monaco ont annoncé une couverture complète de leur territoire en 5G). 201 opérateurs sont en train de la déployer ou de tester la pré-5G dans 83 pays. 37 réseaux 5G ont déjà été déployés à large échelle.
On estime que d’ici 2024 le réseau 5G couvrira plus de 40% de la population mondiale

La France, les tests avant tout

Dans notre pays, les fournisseurs d’accès internet ont préféré effectuer plusieurs tests préalables avant de penser au déploiement. L’objectif était de faire face à l’absence de norme, afin de définir un futur standard. Le Parlement français a adopté la loi dite « PPL 5G », visant à sécuriser le déploiement de la 5G. Elle crée un régime d’autorisation administrative avant toute activité d’exploitation des équipements 5G. Les opérateurs devront ainsi demander l’accord de l’État avant de pouvoir exercer leur activité. 
L’attribution des fréquences devrait être finalisée au dès le début 2020 pour un déploiement avant Juin. Les opérateurs sueront alors juridiquement détenteurs des fréquences pour 15 ans. Ils auront ensuite jusqu’à 2025 pour couvrir 90 % du territoire en 5G et 4G+. 

Dès 2015, l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) avait autorisé Orange à lancer des pilotes 5G à Belfort sur plusieurs bandes de fréquences. L’opérateur a depuis étendu ses tests à Marseille, à Lille et à Douai. Les autres opérateurs s’intéressent de près à ce sujet. Bouygues Telecom expérimente à Bordeaux, SFR à Nantes et Toulouse, Free à Marseille et en Bretagne. Aujourd’hui, 14 villes et métropoles françaises sont prêtes au déploiement de la 5G. 
Parmi les projets imaginés ou testés on peut citer la métropole de Bordeaux, avec l’idée d’une mise en place d’un éclairage intelligent le long des quais, la ville de Saint-Priest qui souhaite pour permettre installée des IoT haut débit dans une zone industrielle ou le port du Havre qui vise à accroître ses performances et à réaliser de la maintenance prédictive.

Coté téléphonie les premiers modèles ont été annoncé et devrait sortir dans l’année mais le réseau ne n’existe pas encore. De plus, il ne faut pas perdre de vue qu’il faudra des années avant d’avoir un degré de couverture du territoire correct. Plusieurs défis restent cependant à relever et les préoccupations des consommateurs en matière de protection de la vie privée, les règlementations relatives à la protection des données, telles que le RGPD européen, doivent aussi être prises en compte. Entre offrir une meilleure expérience et respecter la vie privée, la frontière sera ténue.

Déjà le début de la 6G ?

Cela peut paraître surprenant de parler de la 6G alors que la 5G n’est pas encore déployée en France. Mais la recherche est déjà commencée, un partenariat existe entre LG Electronics et l’Institut des sciences et technologies avancées de Corée (KAIST) pour développer des technologies qui seront essentiels au réseau 6G.  Un article du journal Le Point nous a informé que l’université Chinoise du Jiangsu a mis en place un groupe de recherche dédié. On parle ici d’un débit jusqu’à 100 fois plus rapide que celui de la 5G, ainsi que de son intégration dans les satellites afin d’avoir une couverture mondiale.