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Vivatech 2021 : repenser un monde d’après meilleur qu’avant ?

Livre de Donald Miller "Building a Story Brand"

Créé en 2016 avec une volonté initiale de donner de la visibilité aux start-ups, Vivatech est devenu en cinq ans une des grandes messes internationales de la tech. Chaque année, le salon présente des multiples innovations technologiques. À la différence près qu’en 2021, les innovations semblaient être plus « au service de ». Au service de l’environnement, de la santé, de la créativité et de l’inclusion notamment.

Repenser n’importe quelle industrie grâce à une solution propre #Greentech

La tech au service de l’environnement a été la thématique phare de Vivatech cette année. Parmi les 1020 start-ups présentes, 230 traitaient de thèmes environnementaux. Parmi cette vague greentech, plusieurs catégories d’innovations se sont illustrées tels que le végétal connecté, le zéro déchet sous toutes ses formes et la transformation d’énergie en électricité propre.

Un végétal qui nous promet désormais le stockage de nos données informatiques dans des plantes plutôt que dans des datacenters énergivores.

 

Le projet scientifique « Grow Your Own Cloud ».

C’est l’ambition vraiment éco-responsable pour le stockage de la donnée développée par le projet Grow Your Own Cloud, codant les informations dans un data garden en utilisant les 4 bases azotées composant l’ADN (A,T,C,G) plutôt que dans des datacenters traditionnels avec 2 valeurs (0 et 1).

Un zéro-dechet assuré lors de l’envoi et de la réception de colis.

Hipli propose des colis réutilisables.

Face aux 550 millions de colis envoyés par le e-commerce chaque année générant plus de 137 000 tonnes de déchets, une jeune start-up havraise nommée Hipli a effet décidé de créer des emballages réutilisables plus de 100 fois.

Et enfin une énergie transformée en électricité propre.

 

BeFC utilise la bioinformatique pour créer de l’électricité à faible puissante.

97% des piles miniatures finissent dans des décharges ou sont incinérées. Pour remédier à cette pollution, la start-up BeFC a réussi à créer de l’électricité à l’aide de papiers et d’enzymes, offrant ainsi une solution énergétique durable pour l’électronique à faible puissance.

Explorée cette année, la bioinformatique, une science au croisement « des disciplines numériques (informatique, mathématiques) et des sciences de la vie (biochimie, biologie, microbiologie, écologie, épidémiologie) » selon la définition de l’Université de Montréal pourrait gagner du terrain à l’occasion des prochaines éditions.

Proposer un diagnostic de santé rapide et précis à tout moment #Healthtech

Cette année, marquée par un contexte sanitaire de la Covid-19, ne pouvait pas omettre les innovations en matière de santé et de bien-être.

Dans le domaine de la healthtech c’est la start-up Bodyo qui a notamment capté l’œil des visiteurs avec ses cabines blanches. Le concept ? D’abord rentrer dans une de ces cabines, puis se connecter aux différents capteurs, attendre et recevoir en 6 minutes un diagnostic de santé précis quant à un problème cardiaque, de vision, d’audition ou de peau.

Un vrai gain de temps, à la fois pour les patient.e.s et les praticien·nes, déjà testé aux Emirats arabes unis et peut-être bientôt lancé en France.

Surprendre et émerveiller grâce au shopping expérientiel #Creativetech

L’édition de 2021 a également été marquée par l’essor de la creative tech. Là aussi, la crise sanitaire y a laissé son empreinte. Les lieux culturels, économiques et sportifs ouvrant successivement, les start-ups présentes ont imaginé des dispositifs qui émerveillent et surprennent les sens des visiteurs.

Et c’est ce défi qu’a remporté haut la main Levita, une start-up belge visant à transformer l’expérience client des marques dès la vitrine. Sa solution ? Une fenêtre de gravité magique permettant de faire léviter un objet de moins de 1 kg à 360 degrés.

Faciliter le quotidien de celles et ceux qui ont une différence #Inclusivetech

Une des dernières thématiques fortes du salon a été l’inclusion. Dans cette catégorie, la start-up Lexilife a été applaudie pour sa lampe d’aide à la lecture pour les personnes dyslexiques. Grâce à sa lumière pulsée et modulée, elle améliore leurs capacités de lecture tout en effaçant l’image miroir qu’ils ou elles peuvent voir.

Et des débats nécessaires pour plus de diversité dans la Tech

Terminer sur cette thématique d’inclusion nous permet de conclure sur différents débats liés à la diversité dans la tech tenus lors de cette édition.

Premier constat ; l’idée d’une « start-up nation » est encore lointaine, en particulier pour les personnes issues de la diversité. Selon la présidente du Think Tank Egalitech, Loubnaâ Al-Haddad, c’est la politique de l’entre-soi qui règne toujours avec « 80 % des start-ups françaises peinant à mettre en place une politique pour gérer la diversité ».

Et pourtant la tech, « c’est aussi un domaine où l’on retrouve de la diversité, jusqu’à un certain point avec une problématique de plafond de verre » selon Amriouche Laïdi, président du club Averroès. Selon lui, ce plafond de verre est particulièrement résistant dans l’entreprenariat, les conseils d’administration, les postes de décisions. 

Mais c’est aussi le cas dans la recherche scientifique où la représentativité hommes/femmes est peu présente dans les publications prestigieuses. Un constat dressé par Olivia Breysse, à la tête du département Innovation de l’institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA).

 

« Sur 3 millions d’articles écrits dans les sciences du numérique, il y aura une représentativité à part égale d’ici 2100. »

Entre sessions de conférences et stands, Vivatech et ses participant.e.s n’ont eu de cesse de parler des acteur·rice·s qui innovent pour le monde d’après. La pandémie semble avoir renforcé cette vision d’un monde orienté vers le futur, avec de nombreuses innovations se focalisant sur l’écologie, la santé, la création, et l’inclusion. Enfin, Vivatech c’était aussi l’occasion de penser à un meilleur accès des personnes issues de la diversité aux différents métiers de la tech. Un accès qui se doit d’être encore plus fluide et généralisé. À tous les niveaux de décision.

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