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Le métavers est-il notre futur internet ? 

Le métavers est-il notre futur internet ? 


Ces derniers mois, vous avez certainement entendu parler de ce qu’on appelle le métavers, notamment à la suite de l’annonce de Zuckerberg changeant le nom du groupe Facebook en Meta.

Pour de nombreuses personnes, le métavers est l’Internet de demain. 

Toutefois, cela ne suffit pas pour définir ce concept. 

Les origines du métavers

Commençons par l’origine du terme de « metaverse ». Il vient de la contraction entre meta et universe, introduite par l’écrivain Neal Stephenson dans son roman « Snow Crash », paru en 1992.

Ce livre reprend la façon dont les êtres humains interagissent entre eux ainsi qu’avec leur environnement sous la forme d’avatars. Dans un monde futuriste, grâce à des lunettes spéciales.Chaque individu peut se connecter à cet univers en trois dimensions, où les actions virtuelles ont des conséquences sur le réel.

L’ouvrage évoque un monde de science-fiction qui devrait être similaire à celui dans lequel notre future réalité virtuelle est censée se dérouler, le fameux métavers.

Certains d’entre eux sont antérieurs à Snow Crash. Mais le livre de Stephenson reste l’un des points de référence les plus courants pour les passionnés de cette technologie, avec le roman Ready Player One d’Ernest Cline en 2011.

L’idée a par la suite largement inspiré le cinéma, de « Tron » (1982) à « Ready Player One » (2018) en passant par la cultissime trilogie « Matrix » (1999). Dans cette dernière, Neo, personnage incarné par Keanu Reeves, découvre que le monde qu’il croit réel n’est en fait qu’une simulation virtuelle appelée la “Matrice”.

Rapidement, le concept de Neal Stephenson séduit !

Le métavers pourrait être un monde dans lequel nous allons vivre pleinement mais uniquement virtuellement.

Ce qui rend sa définition complexe, c’est le fait qu’il n’existe pas à part entière mais une première version du métavers existe déjà, notamment dans les jeux vidéo.

En effet, le terme « metaverse » peut également être utilisé pour parler de l’idée qu’on se fait de l’avenir de l’internet.

Aujourd’hui le métavers ?

Il englobe toutes les tendances qui touchent les infrastructures en ligne, en particulier le développement des univers 3D.Il séduit aussi les artistes comme récemment, le rappeur américain Travis Scott qui a réuni près de 28 millions de joueurs en avril dernier pour un concert numérique via un avatar sur le jeu vidéo « Fortnite ».

D’ailleurs ce qui à accélérer l’engouement pour le métavers c’est surement l’annonce de Mark Zuckerberg annonçant le 28 octobre le changement de nom de sa maison mère, se référant directement à un gigantesque projet qu’il entend développer : le métavers.

D’après lui le métavers est « le graal des interactions sociales ».

Le 18 octobre, le géant californien avait annoncé la création de 10 000 emplois dans l’Union européenne pour travailler sur l’élaboration de ce métavers.

Les entreprises et le métavers

Mais le géant californien n’est pas le seul à parier sur ce monde virtuel. Epic Games, l’entreprise derrière « Fortnite », a indiqué qu’une partie du milliard de dollars levés cette année auprès d’investisseurs institutionnels, dont Sony, serait affectée au métavers. 

Sur Decentraland, une plateforme en ligne considérée comme l’un des précurseurs du métavers, il est désormais possible de décrocher un job de croupier dans un casino virtuel.

Microsoft cherche par ailleurs à développer le métavers pour des usages industriels. Le géant de l’informatique travaille ainsi au développement de jumeaux numériques d’infrastructures. Une usine ou un entrepôt existeraient par exemple à la fois dans le monde virtuel et dans le monde réel. 

Virtuellement, l’entreprise pourrait optimiser leur fonctionnement et ensuite mettre en pratique dans « la vraie vie », permettant ainsi d’éviter les goulots d’étranglement sur une chaîne de production. Mais aussi de prédire quand un équipement devra être remplacé ou encore de savoir à l’avance quand une étagère devra être réapprovisionnée.

Mais ce ne sont pas les seules entreprises à s’y être intéressées, on retrouve l’un des GAFA, Amazon mais aussi Walt Disney et Nvidia qui ont décidé d’étendre leur portée vers le monde du métavers.

Pour faire simple, un métavers est un monde qui regroupe en même temps les réseaux sociaux, les sites web, les jeux vidéo, les applications mobiles.

Nous aurons un corps virtuel appelé « avatar » qui copiera nos mouvements et nous aurons la possibilité de changer nos vêtements, notre apparence comme dans les jeux vidéo que nous connaissons déjà.

Concrètement, le métavers est la fusion d’un univers virtuel avec des fonctionnalités qui sont, elles, bien ancrées dans le réel.

« L’idée, c’est de générer un univers virtuel entièrement numérique mais connecté au monde réel. Ce dernier nous permet d’interagir en générant des activités de tous types, des jeux, des discussions », complète Dominique Boullier, professeur des universités en sociologie à Sciences Po Paris.

Le principal objectif de cette révolution technologique est donc de rendre les expériences virtuelles plus immersives, tout en restant en lien avec le réel.

Les possibilités 

Voici des exemples pour illustrer cet univers en trois dimensions : les utilisateurs pourront faire virtuellement les boutiques en achetant de (vrais) vêtements pour habiller leur avatar. 

Cette monnaie pourrait également être utilisée pour assister à un concert (virtuel) donné par un artiste (réel). En bref, la 3D virtuelle et l’univers réel seraient intrinsèquement liés. Pour y accéder, il suffirait d’utiliser un casque de réalité virtuelle.

Avec une demande croissante d’accessibilité virtuelle avec la pandémie, le monde physique a perdu de son importance. La demande croissante a aidé les masses à s’habituer à la technologie.

Avec les avancées technologiques glorifiant le pouvoir des nouveaux médias au 21e siècle, Internet est devenu le point névralgique de l’information et du divertissement pour des millions de personnes.

Par ailleurs, la technologie du métavers est de nature persistante. Alors qu’on pourrait fermer Internet à tout moment, le métavers quant à lui, ne peut pas être fermé ou mis de côté instantanément. Il ne laisse pas la réalité virtuelle s’éloigner aussi facilement. Quelle que soit la raison pour laquelle il est créé, il restera aussi longtemps que la technologie existera.

Une autre caractéristique frappante est qu’il s’agit d’une réplique du monde réel dans lequel nous vivons. Source d’évasion de la réalité de nos vies, un métavers deviendra bientôt un moyen de divertissement et de durabilité. Une réplique du monde réel est peut-être un chemin vers un univers au-delà de la réalité.

Les avis réfractèrent 

Cela dit, la technologie multivers peut être parfois effrayante, étant donné qu’elle va propager l’accès et l’utilisation d’Internet et de la 3D, poussant ainsi les masses à s’appuyer sur le monde virtuel en minimisant l’interactivité physique (qui est pourtant difficile à supporter pour plus de la moitié d’entre nous).

Entre les casques VR à peine au point et la surveillance des données « intimes » des utilisateurs, ce monde parallèle en ligne doit encore faire ses preuves. Pour le grand public, cette nouvelle lubie du monde de la tech inspire surtout crainte et moqueries. « Le terme de métavers est très connoté dans l’imaginaire collectif. Il est lié à la science-fiction, qui est par nature dystopique », justifie Alexandre Bouchet, directeur de Clarté, centre de ressources national spécialisé en réalité virtuelle.

Peut-on alors vraiment considérer le métavers comme un descendant fiable de l’internet tel qu’on le connaît aujourd’hui ?

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