Influence, quel avenir?

Laurine Daschier

Laurine Daschier

Consultante en influence chez RPCA

L’influence resprésente aujourd’hui un outil indispensable pour les marques. que cela soit à travers des partenariats, des campagnes d’ambassadeurs ou des évenements. Les entreprises peuvent donc passer par des consultants en influence pour comprendre davantage ce monde qui parait encore souvent inconnu.

Laurine Daschier, consultante en influence, prend le temps de répondre à toutes nos questions sur les influenceurs et surtout répondre à la fameuse question : quel avenir pour le monde de l’influence ?

Interview de Laurine Daschier, experte et consultante en influence

Bonjour Laurine, tout d’abord merci beaucoup d’avoir accepté cet échange. Est ce que tu peux commencer par te présenter?

“ Je m’appelle Laurine Daschier et je suis consultante en influence pour l’agence RPCA depuis 5 ans.

Je m’occupe de plusieurs clients comme Ben&Jerry ou encore plusieurs marques de Ferrero (Nutella, Kinder, …).“

Quel a été ton parcours et pourquoi as-tu choisi le domaine de l’influence?

“ J’ai fait 5 ans dans une école de communication, l’ISCOM. Au bout de ma troisième année, j’ai pris l’option de relation presse et j’ai pu effectuer mes stages dans ce domaine.

J’ai commencé mes stages en relation presse au moment où l’influence est arrivée. Je suis donc tombée dedans sans vraiment le vouloir. En étant jeune et consommatrice des réseaux, je comprenais mieux la plateforme et le fonctionnement de l’influence que mes supérieurs. J’ai au fur et-à-mesure appris le métier.”

Est-ce que selon toi, l’influence est particulièrement importante dans le secteur de l’agroalimentaire, plus qu’ailleurs?

 » Oui c’est extrêmement important. Pour moi il n’y a que très peu de secteurs où l’influence a peu d’importance. Il y en a évidemment 2-3 mais la food, si c’est axé sur les bonnes cibles, c’est primordiale sur tous les secteurs, surtout sur l’agro-alimentaire.

Aujourd’hui, les jeunes générations ne consomment plus les autres médias comme la presse écrite ou la télévision. Les réseaux sociaux sont les moyens principaux d’informations. L’influence c’est aussi une autre façon de consommer la publicité. C’est une façon beaucoup plus subtile de faire de la publicité. C’est très intéressant, surtout pour les petites marques. »

Est-ce que tu peux nous partager une journée type dans ton travail ou tes missions au quotidien?

“ Il n’y a pas vraiment de journée type, ça dépend surtout de la période et de ce qui est en cours.

C’est tout d’abord faire des recommandations pour le client en début d’année. Cela nécessite de se projeter avec eux en choisissant les bons ambassadeurs et les bons influenceurs qui les représenteront. Ça représente beaucoup de recherche et beaucoup de temps passé sur Instagram. En fonction des tarifs c’est aussi beaucoup de calculs en interne.

Il y a aussi beaucoup de prise de contacts avec les influenceurs. Un autre partie plus logistique est l’évenementiel avec des recherches de lieux.

Une autre partie du métier c’est aussi la recherche de goodies et comment angler un portage. »

Quelles sont les qualités nécessaires à un consultant en influence selon toi?

“C’est tout d’abord d’aimer et de consommer les réseaux sociaux. C’est important de les suivre malgré tout pour les connaitre et de se créer une culture des influenceurs. Cela permet de proposer les bonnes personnes aux marques.

Un autre point pour moi c’est de savoir prendre du recul pour ne pas te laisser happer par un milieu qui te sembler suréaliste et superficiel.

Le relationnel c’est aussi primordial pour créer une relation et cette proximité avec les influenceurs. A côté du travail, c’est important de se rencontrer autour d’un verre ou un restaurant pour qu’ils t’apportent également leur point de vue et leur vision du métier de l’intérieur. C’est primordial également si tu as un service un jour à leur demander.

C’est intéressant pour savoir ce qui marche ou non de l’intérieur. Sortir de sa bulle et demander l’avis des influenceurs ça permet également d’avoir des stratégies pertinentes. En effet, ils sont encore plus informés que toi pour comprendre comment fonctionne l’algorithme, pour savoir que tous les mois Instagram instaure un nouvel algorithme, quel outil fonctionne le mieux, … » 

J’allais justement te demander comment tu faisais pour rester créative et proposer des stratégies qui se démarquent?

“C’est vrai que c’est un métier répétitif et après il faut toujours essayer d’aller plus loin.

C’est aussi important d’être convaincu par le produit que tu présentes et te mettre à la place du consommateur.

Les recos je les fait également après avoir choisi les ambassadeurs pour pouvoir adapter et personnaliser la stratégie à l’ambassadeur et son univers.”

Est-ce qu’il y a un événement ou une campagne qui t’a particulièrement marqué ou pour laquelle tu as été fière?

“Tous mes portages Ben&Jerry’s sont toujours des portages un peu évenementiels. C’est toujours très compliqué et angoissant . L’année dernière par exemple on a fait livrer des glaces à de très gros influenceurs par une vache. C’est une logistique qui est énorme et à la fin tu es tellement fière quand le projet aboutit.”

Pour finir, comment est-ce que tu vois l’avenir de l’influence?

“Très honnêtement je ne sais pas, j’ai du mal à croire qu’à un moment ça s’arrête. Je pense qu’il ne restera plus que les gros influenceurs comme des Noholita, Caroline Receveur qui sont là depuis très longtemps.

Toutes les petites influenceuses qui arrivent maintenant vont saturer le marché et faire perdre de la crédibilité pour les marques et elles-mêmes.

Les collaborations comme on les connait maintenant je pense également que ça va se remplacer par des autres formats de création de contenu mais davatange travaillé en restant sur les mêmes plateformes. »