Les géants du numériques face à la fin de la neutralité du web

Internet ce formidable outil nous permettant d’écouter de la musique, regarder des vidéos regarder les stories de nos amis, a été remis en question ce jeudi 14 décembre par l’agence fédérale américaine des communications. Ce régulateur américain des télécoms a voté par trois voix contre 2 l’abrogation de la neutralité du web. Cela va avoir un impact conséquent sur la manière dont les États-Uniens consomment et payent leur connexion internet, mais aussi sur les entreprises du secteur numérique (Google, Facebook…) basées dans la Silicon Valley.

Qu’est-ce exactement que la neutralité du web?

La neutralité du web est un principe fondateur d’Internet permettant aux internautes, quelles que soient leurs ressources, d’accéder au même réseau dans son entier. Un accès égalitaire et sans discrimination à tous les contenus diffusés sur le net.

La neutralité du web interdit par exemple à un fournisseur d’accès à internet de bloquer l’accès à certains sites ou à certains contenus, mais aussi, de fournir des données plus ou moins rapidement en fonction du forfait du client.

Quel impact sur les américains?

Dans certains pays comme avec l’opérateur « MÉO » au Portugal, la neutralité du web n’est pas respectée.

tarif telecom MÉO

L’opérateur propose plusieurs offres en fonction de comment l’utilisateur se sert d’Internet. Avec un forfait pour avoir accès qu’aux réseaux sociaux, un forfait que pour les vidéos ou encore un forfait que pour la musique (voir image).

L’opinion américaine se divise donc en deux parties. D’un côté les défenseurs du numérique et les entreprises WEB tel que Facebook et Airbnb qui ont pointé le risque pesant sur la liberté d’expression, sur la concurrence loyale et l’innovation.

Ajit Pai

De l’autre côté les géants du telecom accusent la neutralité du net d’être un frein aux développement de leurs infrastructures et de les empêcher d’avoir libre champ pour proposer des produits et tarifs variés. 

Ce changement de position défendu de pied ferme par Barack Obama, s’est fait suite à la nomination par Donald Trump de Ajit Pai en tant que président des États-Unis Federal Communications Commission, ancien conseiller général de Verizon (groupe de telecom américain).

 

Ce retour en arrière pose donc un véritable problème à toute la société américaine ! Tout d’abord aux Américains les plus modestes qui n’auront plus qu’accès qu’à certains contenus bien définis sur le web, mais aussi aux entreprises voulant se faire connaitre numériquement, ayant moins de visibilité et une cible considérablement réduite. La capacité d’innovation des entreprises américaines sera également touchée. Les services de vidéo comme YouTube et Netflix, gros consommateurs de bande passante, pourraient aussi en souffrir.

Et chez-nous ?

Contrairement outre-Atlantique, la neutralité d’internet est garantie par le droit européen depuis le printemps 2016 et n’est donc pas à la portée d’une décision administrative.  Cependant quelques géants du telecom français pourraient bien faire pression pour pouvoir avoir accès à de nouvelles fonctionnalités avec internet. Stéphane Richard, PDG d’orange a déclaré le 11 décembre sur BFM Business « Certains usages futurs de l’Internet  je pense à l’Internet des objets ou à la voiture autonome – vont nécessiter des Internet particuliers en termes de latence et de vitesse. Il faudra que nous soyons capables de proposer des Internet avec des fonctionnalités, des puissances et des qualités de service différents. Il faut nous laisser faire ». Interview a retrouver ici