« Never explain, Never complain » – Joan Weishaupt

« Never explain, Never complain » – La parole est à Joan Weishaupt

À travers cet article, nous vous ouvrons les portes des écuries Weishaupt propriété de Joan Weishaupt cavalière internationale de saut d’obstacles. Joan vous en dit un peu plus sur son quotidien entre vie de famille, Sans Faute et remises des prix.  

– Bonjour Joan, depuis combien de temps courez-vous à haut niveau en compétition de saut d’obstacles ? 

Cela fait maintenant plus de 20 ans que je cours en compétition de saut d’obstacles à haut niveau. J’ai commencé à participer à mes premiers GP (Grand Prix) à l’âge de 23 ans avec mon propre cheval, puis petit à petit avec des chevaux confiés par des propriétaires. Par la suite, j’ai toujours eu à cœur de conserver les deux systèmes : si un cheval m’était retiré par le propriétaire, je pouvais conserver mon niveau avec les miens. J’ai 46 ans et je suis toujours en forme physiquement. C’est un sport que l’on peut pratiquer très tard. J’ai donc encore de belles années de pratique devant moi. 

Comment êtes-vous devenue connue et comment votre nom est-il devenu une référence dans le milieu équestre ? 

J’ai toujours misé sur la régularité et la qualité du travail, sans forcément viser des objectifs à court terme. Si j’estimais qu’un cheval n’était pas prêt physiquement ou moralement, je renonçais sans problème à une grande échéance. L’objectif pour moi est de conserver un cheval performant à haut niveau le plus longtemps possible. Il faut faire attention de ne pas les blesser et de faire en sorte que la compétition reste pour eux un plaisir. Cette philosophie m’a permis, au fil des années, de gagner la réputation de quelqu’un de sérieux, de travailleur, qui a un bon feeling avec les chevaux. Les propriétaires ou les marques qui m’approchent savent que je ne ferai pas de coup d’éclat, je travaille sur le long terme. 

Avez-vous toujours réussi à protéger votre vie privée de la médiatisation à laquelle vous êtes potentiellement exposée ? 

Etant connue dans une certaine discipline sportive, la médiatisation s’arrête à ce milieu précis. On ne me reconnait pas quand je fais mes courses ! 

Mais il est vrai qu’au sein de cette « communauté », j’ai un devoir de représentation, et le souci constant de donner une image la plus correcte et la plus professionnelle possible. Ma vie privée n’est pas un secret mais j’en parle le moins possible. J’essaie de cloisonner les deux facettes de mon existence, même si ce n’est pas toujours facile. Malgré cela, il est arrivé que ma vie privée soit exposée. Dans ces cas là, aussi douloureux que cela puisse être, j’applique la devise de la reine d’Angleterre : « never explain, never complain » (Ne jamais expliquer, ne jamais sa plaindre). C’est le moyen le plus sûr à mon sens, pour calmer rapidement la presse. 

– Est-il toujours possible de concilier une vie de famille au sport de haut niveau ?

Avoir des enfants, c’est apprendre les sacrifices, le don de soi, et le bonheur que cela procure. Mais rien ne nous empêche de poursuivre une carrière sportive, même si, avouons-le, cela demande de l’organisation et beaucoup d’efforts. Trouver le temps et le courage d’aller rechercher son statut de compétitrice n’est pas chose facile. Mais on n’est pas plus fragile parce qu’on est mère. On peut faire du sport, ou un métier dangereux. Sur la ligne de départ, on reste une compétitrice comme les autres et rien ne nous écartera jamais de la première marche du podium.