
Ces dernières semaines, le ton des créateurs de contenus a changé. Plébiscités, critiqués et de plus en plus encadrés, certains semblent se tourner vers une influence plus responsable, plus « verte ».
La désinfluence, c’est quoi ?
Concept naissant, la désinfluence naît d’une prise de conscience de la part des influenceurs, qui tournent le dos à la surconsommation et listent en vidéo les produits à ne pas acheter. Nouvelle preuve de leur pouvoir ? Désinfluence oui, mais influence quand même. Dans les deux cas, l’objectif est de pousser à l’action.
L’influence en pleine prise de conscience : place à la sincérité
« Le manque de transparence de certains créateurs de contenus a dégradé l’image du marketing d’influence » explique Manon Colin, dans son article Quelle relation entre influenceurs et internautes ? – Alors que l’ARPP révèle dans une étude qu’un quart des influenceurs français, soit 26,6% d’entre eux, mentent sur leurs partenariats, certains créateurs semblent vouloir inverser la tendance et cherchent à redorer l’image du secteur tout entier.
Ces « désinfluenceurs » ciblent pour l’instant la fast-fashion (55% des posts TikTok) et la cosmétique (12%), et semblent s’intéresser de près aux tendances, tant leur côté éphémère pousse à surconsommer, notamment chez les plus jeunes.
Ce phénomène a pris de l’ampleur sur TikTok, suite à la publication de vidéos de la canadienne, Michelle Skidelsky, dans lesquelles elle invite sa communauté, à « ne plus acheter toutes les choses qui ne nous sont pas utiles ». Enjeux environnementaux, perte d’argent, santé mentale, les hashtags #overconsumption, #consciousconsumerism, #antihaul ou encore #saveyourmoney placent certaines marques sous le feu des projecteurs, mais pas le bon.
Attention, derrière l’appel à ne pas « succomber à la surconsommation » se cache deux phénomènes : d’un côté l’influenceur en pleine prise de conscience. De l’autre se cache celui qui ne cherche qu’à promouvoir un autre produit derrière le fait d’en descendre un, soit par ce qu’un dupe est moins couteux, soit par ce qu’il serait plus responsable d’un point de vue environnemental.
La désinfluence, « un phénomène d’adaptation »
Cette tendance sur le réseau social chinois qui compte plus de 250 millions de vues et plus de 10 millions de likes en un temps record, est simplement un « phénomène d’adaptation », comme le suggère James Nord, fondateur de Fohr. Ce n’est pas un nouveau métier, c’est un courant qui se développe, en phase avec notre époque et les sujets qui nous sont chers.
L’humain est de plus en plus méfiant vis-à-vis de la consommation outrancière même si les marques cherchent à prendre leur part de responsabilité et à s’engager dans une démarche plus responsable. L’essentiel semble aujourd’hui d’accompagner les créateurs de contenu vers des choix plus éthiques, durables et inclusifs, afin qu’ils orientent et guident au mieux leur communauté dans leur décision d’achat.