L’impression 3D au service de la santé
Depuis une dizaine d’année, les applications de l’impression 3D en santé connaissent un fort développement et s’apprêtent à révolutionner les thérapies. L’impression 3D «classique» a déjà permis de créer différents types de dispositifs médicaux en matière inerte. Nous allons aborder ces innovations dans la première partie de cet article .
Puis le le 19 janvier 2017, avec la seconde partie, nous prendrons le chemin de la médecine régénératrice, rendue possible par l’impression 3D de tissus vivants ou Bio-impression.
Première partie: L’ impression 3D de matière inerte
L’impression d’implants osseux
Sur la base d’image IRM et de scan, il est possible de concevoir des pièces anatomiques osseuses parfaitement adaptées à la morphologie du patient.
L’impression 3D a ainsi permis d’implanter avec succès des parties de crânes et de mâchoire en titane. Dans le cas ici présenté, seule la technique d’impression 3D permettait la reconstruction du plancher orbital de ce patient.
L’impression de prothèses de membre
L’impression 3D permet de produire des prothèses à moindre coût et plus facilement personnalisables que via le procédé classique de moulage. L’impression de prothèse est donc particulièrement adaptée aux contraintes des pays en voie de développement, ou en situation de guerre.
Au Soudan, la société américaine «Not impossible Labs » a formé les locaux à l’utilisation d’imprimantes 3D, afin de créer des prothèses pour les victimes de guerre.
Modélisation anatomique 3D en préparation d’actes chirurgicaux
L’impression 3D permets aux chirurgien de se préparer aux opérations chirurgicales complexes. Une maquette de la partie anatomique à opérer peut être « imprimée » en 3 dimensions afin de permettre la préparation de l’acte médical dans les conditions les plus proches du réel. Ces modèles 3D ont permis la réussite de plusieurs opérations de cas particuliers très complexes, requérant un geste opératoire très précis.
Par exemple, en 2014, une équipe de chirurgiens de l’hôpital de Louisville aux États-Unis a récemment imprimer une réplique du cœur malformé, d’un bébé de 14 mois, Roland Bawi, afin de préparer son opération.
« Une fois que j’ai eu le modèle entre les mains, je savais exactement ce que je devais faire… » a déclaré le chirurgien, Dr Erle Austin
L’impression de médicaments
Le premier médicament imprimable a été approuvé pour le marché américain par la FDA (Food & Drug Administration) en Mars 2016. Il s’agit d’un antiépileptique, le Spritam (levetiracetam).
Pour cela, le laboratoire pharmaceutique Aprecia a mis au point un procédé d’impression 3D appelé Zipdose®, permettant l’agrégation de couches de poudre médicamenteuse formant un comprimé dispersible dans l’eau.
C’est un premier pas vers la prescription personnalisée de médicament façonnés et dosés de façon personnalisée. Dans cet objectif, le Dr Min Pu du Wake Forest University a développé un algorithme et un logiciel permettant d’effectuer un dosage précis des principes actifs en fonction des caractéristiques du patient, comme son poids, son sexe, son type ethnique et l’état de sa fonction hépatique.
L’adaptation de capteurs sur mesure
Les chercheurs de l’université de Saint Louis de Washington ont imprimé des cœurs en 3D puis les ont enveloppés d’une pellicule de silicone enfermant des capteurs aux propriétés élastiques.Le manchon cardiaque en silicone peut être démoulé puis exactement disposé sur le cœur du patient. Les capteurs mesurent l’oxygénation et l’activité électrique du cœur en de multiple points ce qui ouvre des perspectives d’améliorations des actuels défibrillateurs et pacemakers dont les sondes sont bien mois précises.