
Découvrez le métier de Data Analyst !
L’année dernière, j’ai effectué un stage en tant que Social Content & E-Reputation junior manager dans une grande entreprise ! Nous étions 9 dans mon équipe dont 2 collègues venant d’une agence de communication. Parmi elles, Sophie. Sophie était notre Data Analyst. Au bureau, elle était toujours en face de grands écrans avec des graphiques, des mots clés, des courbes et j’en passe ! C’était toujours très impressionnant à voir. Intriguée par tous ces chiffres, j’ai décidé de lui poser quelques questions sur son métier.
Quel est ton parcours scolaire ? (Baccalauréat, études supérieures, diplômes)
J’ai un parcours atypique car j’ai avancé dans mes études selon ce qui me correspondait et j’ai évolué au regard des stages que je faisais, de mes découvertes et des rencontres professionnelles qui m’ont impactées. Ainsi j’ai fait un bac économique et social, puis un BTS commerce en alternance (MUC) et une école de commerce avec spécialisation communication. À l’époque, le digital et ses métiers étaient encore peu intégrés dans le parcours d’étude, ce sont vraiment mes choix de stages qui ont été déterminants et qui m’ont orientée.
Avant de devenir Data Analyst, as-tu exercé un autre métier ? Si oui, lequel ?
J’ai commencé initialement en tant que Community manager, et c’est en stage, en agence, que j’ai découvert le métier de la veille. J’ai été formée par des managers issus de l’EGE, du CELSA et de Sciences Po. Là aussi l’opportunité a été importante dans mon approche de l’analyse et du métier. Pendant quatre ans, j’ai cumulé les casquettes de CM et analyste veille.
Avec les années, je me suis centrée sur la veille, et en évoluant j’ai ajouté d’autres cordes à mon arc (stratégie social media, analyse de performances). Au gré des missions selon les clients, la frontière est parfois mince entre ces métiers et c’est intéressant de penser le tout au global et pas uniquement sur des missions propres à l’analyse.
Peux-tu expliquer le métier de Data Analyst ? Qu’apporte ce métier à l’entreprise exactement ? Avec quelle(s) équipe(s) travailles-tu et pourquoi ?
L’analyste veille a pour principale mission (et là encore les enjeux peuvent varier selon la taille de l’entreprise, son secteur) de collecter l’ensemble des mentions sur les réseaux sociaux d’une marque/de sa concurrence/de son marché (selon les besoins), de les analyser et de les restituer en vue d’une aide à la prise de décision (prise de parole, relations journalistes…)
1/ COLLECTER la data issue du social media (RS, commentaire, forums, presse en ligne…)
2/ TRIER ET ANALYSER la data pour mettre en exergue les signaux faibles, suivre quantitativement et qualitativement des sujets forts, analyser les espaces de discussions et les prises de position par communauté d’influence
3 / RESTITUER les enseignements pour les partager et les rendre digestes (bilans, présentations, alerting…)
Généralement la veille est gérée par les directions de la communication, de la marque ou à la crise. Mais on trouve de plus en plus de missions de veilles isolées dans différentes directions, notamment au sein des grandes entreprises : direction métiers, rh, marketing.
Avec l’évolution du digital, comment ce métier a-t-il évolué ces dernières années ?
Ce métier est né avec l’essor du digital. Les outils de listing évoluent constamment pour s’adapter aux réglementations (RGPD), aux nouvelles fonctionnalités des RS, aux nouveaux espaces de discussions. La veille est donc constante et l’auto-formation permanente. La pandémie du COVID a également été un tournant majeur : la veille est davantage valorisée et pensée de manière plus intégrée à la stratégie des entreprises. On va aussi plus loin dans les rendus : recommandations, mises en perspectives. L’idée est d’être toujours plus efficace dans ce qui est proposé pour une prise de décision au plus juste.
Comment l’imagines-tu dans 5 ans ?
Le métier va continuer d’évoluer, mais aussi les compétences qui sont demandées aux analysts. De communicants, on s’oriente davantage vers des profils de statisticiens. La technique est prépondérante et les profils devront être de plus en plus polyvalents et adaptables (pour ne pas dire résilients).
Dois-tu être constamment à l’affût des dernières tendances sur les réseaux sociaux ?
La veille ne se limite pas à son client et son secteur. On veille également le métier, les tendances et évolutions, le social media globalement. L’émulation collective que l’on trouve en agence avec ses collègues est un atout en ce sens (partage d’information, capitalisation du temps passe, intelligence collective).
Cite trois outils que tu utilises quotidiennement. À quoi servent-ils ?
– Mon ordinateur et mon téléphone : la base ! On nous imagine souvent dans un environnement très complexes mais nous ne sommes pas des hackers. L’essentiel du travail se fait sur des outils simples et basiques : mail, NL, bilans (PPT, word)
– Excel : ici encore je vais surprendre je pense. Mais une bonne gestion d’excel est essentiel. Pour sauvegarder ses requêtes, pour suivre ses performances de manière optimisée…
– Les outils de listing : ce sont eux qui permettent de collecter la data et de la trier. La maîtrise et l’agilité du paramétrage fait la différence (souvent il se fait en langage boleen). Il existe beaucoup d’outils sur le marché. Pour EDF, j’utilise Radarly, Talkwalker et Visibrain.
Qu’est-ce qui te plaît dans ce métier ?
L’application de la veille peut revêtir différentes nuances. Là où je suis moins à l’aise avec l’insight et l’analyse conso, j’ai une vraie passion pour l’analyse de sujets sensibles et les situations de crise. J’ai eu la chance d’évoluer dans une social room avec une direction de la crise dans laquelle j’étais totalement intégrée. Les sujets de crise étant nombreux et réguliers, il fallait au quotidien être attentif, réactif, travailler sous pression et avec efficacité. Aucun jour ne se ressemble, on ne s’ennuie jamais. Certes c’est un rythme intense et les journées sont souvent dense.
De nos jours, penses-tu que toutes les marques doivent être sur les réseaux sociaux ? Si oui, malgré un faible taux d’engagement sur un RS (par exemple: Twitter), doit-elle tout de même rester et continuer à communiquer dessus pour montrer sa présence et son image de marque ?
Je dirais que oui ! La question soulève différents points :
– Même si une marque est absente des RS, les internautes parleront d’elle, alors autant utiliser cet espace d’expression. Le minimum est d’écouter ce qui est dit de la marque, même sans prendre la parole ou sans présence social media (refuser cela c’est nier une part de plus en plus importante de sa clientèle/de son audience, c’est se fermer des opportunités et manquer de détecter des signaux faibles).
– Une marque peut décider d’être présente en social media sans multiplier les lieux d’expression (un seul réseau par exemple). C’est un choix d’autant plus cohérent si peu de moyens humains et financiers sont alloués à ces missions. Par ailleurs la présence n’induit pas nécessairement la prise de parole : certaines marques l’assument parfaitement (stratégie discutable à mon sens).
– Dans les marques présentes et prenant la parole, il faut distinguer l’information descendante et le conversationnel. Chaque marque évolue différemment et selon son environnement/ses moyens. Ainsi certaines marques conversent avec les internautes sur un niveau peu poussé (remerciements, réponses à des problématiques récurrentes) mais renvoient vers des canaux plus traditionnels pour le reste (service client). D’autres marques ont complètement digitalisé leur service client, conversent de manière approfondie et communiquent pro activement.
– La notion de performance est donc à décorréler de la stratégie de présence et de prise de parole. Toutefois si c’est le point important, il faut prendre du recul : il est normal qu’une entreprise de grande taille, offrant un service public ou ayant un monopole (ou une love Brand) bénéficie d’une large audience et donc d’une importante visibilité. La probabilité de performer est donc plus évidente qu’une marque de niche. Toutefois la performance étant basée sur l’engagement vs l’audience, celle-ci peut être bonne même pour une entreprise qui ne serait pas un mastodonte. Une mauvaise performance récurrente doit interroger deux points : est ce que le réseau sélectionné me permet bien de parler à ma cible ? Est-ce que ma stratégie social media est bonne (notamment le contenu) ?
Enfin, il y a-t-il un autre métier dans le domaine de la communication digitale qui t’attire ? Si oui, lequel et pourquoi ?
Je suis très attirée par le poste de data scientist. On sort de la com et encore plus du digital mais pour moi c’est le glowup de l’analyste RS : la collecte et l’analyse se fait au niveau de l’entreprise, pour le bénéfice de la direction, du management, des métiers…les sources de données sont diverses. L’application est davantage macro.
Si cet interview vous donne envie de faire carrière dans ce métier, je vous conseille cette vidéo faite par DataScientest ! Leur blog est très constructif et toujours à la page des dernières news autour du Data !