« L’art à l’époque des neurosciences » – Conférence en ligne

Du 13 janvier au 9 février 2022, l’installation Value of Values de Maurice Benayoun a été exposée au Cube. À cette occasion, une conférence en ligne intitulée « L’art à l’époque des neurosciences – La pensée comme matériau » a eu lieu le 7 février à 12h30. Revenons sur les principaux objectifs de cet événement.

Tout d’abord, Le Cube est un centre de création et de formation au numérique basé à Issy Les Moulineaux. Ils proposent des programmes d’éducation numérique en croisant regards artistiques, scientifiques et citoyens.

La conférence met très naturellement en avant la problématique abordée en citant une pensée de Léonard de Vinci « Arte e cosa mentale » dans sa présentation. Cela peut être traduit par « Art et chose mentale ». L’art a, en effet, toujours été perçue comme un travail découlant de l’esprit, de la réflexion et de la perspective. Désormais, les progrès technologiques permettent désormais de nouvelles choses.

Grâce aux neurosciences et aux innovations, notre activité cérébrale est désormais transformée en « matériaux bruts » pour la création de nouvelles œuvres d’art. On parlera alors d’images « neurogénérées » mais quels en sont les enjeux ?

Les neurosciences, plus en détails

Le terme « neurosciences » apparaît pour la première fois à la fin des années 1960. Les neurosciences représentent l’ensemble des disciplines analysant le système nerveux. Plus simplement, les neurosciences vont permettre de mieux comprendre l’humain en étudiant la structure et le fonctionnement de son système nerveux pour comprendre son comportement ou encore ses émotions. Si le terme était originellement utilisé pour désigner une branche des sciences biologiques, son application s’est largement étendue à de nombreuses disciplines comme la physique, les arts, les mathématiques, les sciences cognitives ou encore la philosophie.

« L’art à l’époque des neurosciences – La pensée comme matériau », plus en détails

La conférence en ligne modérée par Clément Thibault, Directeur Artistique du Cube, a été l’occasion de découvrir de nombreux artistes : Maurice Benayoun, Jeanne Susplugas, Gille de Bast et Jean-Jacques Gay.

Focus sur les artistes et leurs oeuvres…

Maurice Benayoun était le premier à s’exprimer sur ces différents sujets en partageant la réflexion suivante : « par la pensée, on donne une forme à des choses qui n’en ont pas : espace, temps, liberté ».

Après son intervention, le projet I will sleep when I’m dead de Jeanne Susplugas nous a été introduit et met en évidence ces nouvelles formes d’art. Il s’agit réalité virtuelle qui a pour objectif de tromper le cerveau. À travers ce dernier, elle nous propose un voyage dans le cerveau à la suite de discussions avec des neuroscientifiques : une plongée dans le cerveau à travers pensées matérialisées en 2D et 3D. L’artiste se questionnait déjà énormément sur le cerveau en 2016 et réalisait des neuroportraits.

Gille de Bast, quant à lui, nous a parlé de son concept Mentalista Football en partageant sa réflexion : « la pensée comme un cerveau, un écosystème logiciel et matériel pour récupérer des informations cérébrales ». L’objectif de son projet est de permettre le premier jeu de football par la pensée : deux personnes installées l’une à côté de l’autre, connectées par des électrodes, qui jouent au football à l’aide de leur pensée uniquement. Gille de Bast explique que cela est réalisable grâce aux neurones miroirs.

Finalement, Jean-Jacques Gay a présenté son exposition « La chose mentale » proposant un melting pot entre l’homme et la machine. Il souhaite inclure le spectateur dans son œuvre en lui proposant une réelle expérience spectateur-acteur-créateur : un rapport charnel à l’œuvre à laquelle il pourra donner vie.

Qui mettent en lumière des questionnements

Très rapidement, les premiers enjeux de ce rendez-vous virtuel ont été évoqués. En effet, comme nous pouvons le constater, le lien entre les neurosciences et l’art se fait de plus en plus étroit et cette conférence a été l’occasion d’aborder de nombreuses problématiques :

  • Qu’en est-il du fonctionnement du cerveau dans tout cela ?
  • Quels sont les enjeux de l’utilisation des neurosciences dans l’art et quel rapport suppose-t-il à l’art ?
  • Qu’en est-il de la neuro-éthique ?

Et mon retour d’expérience ?

L’art à l’époque des neurosciences – La pensée comme matériau a été pour moi un rendez-vous enrichissant englobant des thématiques, de mon point de vue, surprenantes.

L’équipe de la masterclass et moi-même nous étions inscrites à cette conférence dans le but d’en savoir plus sur les neurosciences. Même si cette dernière n’a pas forcément répondu à certaines de nos interrogations, j’ai, personnellement, très rapidement perçu que cela allait alimenter mes intérêts personnels.

Les questionnements autour du conscient et de l’inconscient, les problématiques concernant l’art et sa forme mais surtout, cette volonté commune de vouloir partager des idées, des points de vue représentent les éléments qui me captivent le plus.

Je regrette néanmoins le fait qu’une heure ne soit pas suffisante pour aborder l’ensemble des œuvres présentées dans leur ensemble et également le fait que la vidéo ne soit plus disponible après le direct. J’aurais réellement aimé pouvoir retranscrire avec plus de précisions ce que j’ai appris lors de ce rendez-vous en ligne.

De votre côté, pour en savoir plus sur le Cube et les prochaines conférences prévues, n’hésitez pas à vous rendre sur le site.