L’arrivée du streaming
Dans un premier temps, les maisons de disques ne croient pas au potentiel de la « musique dématérialisée ». Le modèle économique du CD est bien en place, chacun y trouve sa part. En effet, le format « album » permettait de vendre 15 musiques à celui qui voulait en écouter une seule !
La musique en ligne c’est le trou noir, personne ne connait ce nouveau mode de consommation. A l’époque, personne ne parle encore de streaming mais plutôt de « téléchargements légal ». C’est à partir des années 2000 que les maisons de disques ont pleinement pris conscience du phénomène. La musique a donc été un des premiers domaines à être révolutionnée par l’arrivée d’Internet. Les maisons de disques ont dû apprendre à distribuer et promouvoir la musique en ligne.
En 2002, l’arrivée de la plateforme américaine « Rhapsody » et de « Deezer » confirme cette transition du physique vers le digital. Puis en 2006, c’est le suédois « Spotify » qui voit le jour. Au début de « l’ère digitale », certains pensaient que l’immense catalogue proposé allait augmenter la curiosité des auditeurs et donc bénéficier à de petits artistes.
En 2021, le streaming n’est plus une mode mais un vrai phénomène. Ce dernier a même surpassé l’industrie physique en termes de revenue.
Le marché de la musique enregistrée voit le numérique prendre toujours plus de place. Il représente désormais 70% du total des ventes contre seulement 20% en 2011.
Une situation qui n’a rien de surprenante, le marché numérique « continue à progresser au rythme attendu » reconnaît Alexandre Lasch.
Les abonnements payants aux services de streaming, d’ailleurs, représentent aujourd’hui plus de la moitié des revenus des ventes de musique. Un marché porté par les plus jeunes, mais qui touche progressivement les tranches d’âge supérieures, suivant ainsi l’ordre naturel des choses.
On dénombre dix millions d’abonnements payants en France, ce qui correspond, avec les offres d’abonnements duo ou famille, à 14 millions d’utilisateurs dits premium. En comptant les utilisateurs sans abonnements (qui contribuent au chiffre d’affaires par la publicité), on arrive à 22 millions d’utilisateurs, ce qui signifie dans tous les cas que les marges de progrès de ce marché sont encore importantes.