Interview de Masha Varnavski, fondatrice de « The Setters Social Media Agency »

Dans le monde numérique les entreprises sont obligées d’être présentes sur les réseaux sociaux. Sinon, ils leur manques plus que la moitié du marché. Pour vous montrer l’importance réelle des réseaux sociaux, j’ai décidé de parler à la fondatrice de « The Setters Social Media Agency » (qui était ma patronne quand j’ai vécu en Chine ?)

Masha Varnavski

Fondatrice de « The Setters Social Media Agency » depuis 2018

31 ans

Vient de Moscou. A vécu à Pékin et maintenant habite à New York

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Quand avez-vous commencé à travailler dans le marketing? Depuis combien d’années travaillez-vous dans ce domaine?

Dans le domaine du marketing, j’y ai commencé à travailler en 2010, dans le marketing digital en 2011 et depuis 2012 uniquement sur les réseaux sociaux. J’ai une formation en marketing et j’ai commencé à travailler dans une entreprise moscovite appelée Camelot.

Puis j’ai déménagé à Pékin et suis passée au marketing digital. J’étais responsable du mailing, de l’optimisation, de l’achat de bannières, etc. Et en 2012, je suis passée aux réseaux sociaux uniquement.

Est-ce que cela a été difficile de travailler dans un pays étranger, auprès de la communauté internationale ayant des connaissances linguistiques limitées ?

Cela a été TRÈS difficile pour moi, car j’ai commencé à travailler pour « LightInTheBox » en tant que créateur de contenu pour la page de mariage. Et mes compétences linguistiques en anglais étaient assez limitées. J’ai passé 20-30 minutes à créer chaque message. Dieu merci, je n’avais qu’une page Facebook, alors j’ai passé tout mon temps à chercher des traductions sur Google, des expressions spéciales pour parler davantage comme un locuteur natif. La bonne chose, c’est que c’était une entreprise chinoise et qu’elle ne prêtait pas beaucoup d’attention aux petites erreurs de grammaire ou de ponctuation. Malheureusement, je comprends que je ne serai jamais aussi bon en anglais que dans ma langue maternelle. Mon anglais s’est amélioré mais j’utilise toujours le service de relecteur à chaque fois que j’écris des articles. Alors, quand j’ai commencé à travailler, c’était très stressant, car je suis perfectionniste. Je me souviens des premiers mois où j’ai compté les minutes jusqu’à la fin des journées. Je pensais très sérieusement « Je n’ai pas ma place ici ». Néanmoins, je sais que j’ai de très bonnes compétences en rédaction. Mes articles sont forts. Par exemple, j’ai augmenté le nombre d’abonnés d’un compte Instagram de chirurgien plasticien de 30 à plus de 200 000. En conséquence, le nombre de clients a augmenté 3 à 4 fois. Tout cela grâce à Instagram!

Quels étaient les défis au travail? Comment les avez-vous gérés?

La langue! Je vendrais mon âme juste pour être bilingue en anglais ?

Parmi les autres défis, les réseaux sociaux évoluent rapidement, vous ne savez jamais ce qui va se passer, comment vous devrez vous adapter. Cela concerne les deux types de réseaux sociaux gratuits et payants. Quand j’ai commencé, il n’y avait pas de limitation de « reach posts ». Auparavant, chaque post était visible pour tous les abonnés. De nos jours, Facebook, Instagram et d’autres platesformes de réseau social créent des obstacles pour limiter le reach post afin que les entreprises paient davantage. Il faut toujours être créatif en pensant à différentes solutions.

En ce qui concerne les défis actuels, je travaille avec des entreprises chinoises, des clients russes et américains. Ainsi malheureusement je n’ai aucun horaire.
Et si je ne résous pas ce problème, mon mari, mon fils et mon chat me quitteront (en riant).
Je dors 3-4 heures par jour. Quand j’ai lu un article d’Elon Musk à propos de la gestion de son temps, de sa psychose maniaco-dépressive et à cause de laquelle il planifie chaque minute de sa vie et dort dans son bureau pour ne pas perdre de temps. Je le comprends mieux que quiconque. Il déclare qu’une personne qui réussit ne travaille pas 8 heures par jour, il travaille tout le temps. Je suis d’accord avec lui, mais en même temps, je pense que c’est faux. Pour moi, la gestion du temps est essentielle en ce moment. C’est un grand défi pour moi de comprendre ce qui doit être fait aujourd’hui, ce qui devrait être délégué à quelqu’un d’autre et ce qui peut être fait demain.

Qu’est-ce qui vous a poussé à ouvrir votre agence?

« L’agence, c’était mon rêve! »

Honnêtement, je n’avais pas de grands espoirs pour l’agence et les clients. J’étais plus dans l’info business, car c’est sur ma chaîne Instagram sur laquelle j’offre des consultations.  Au début c’était une affaire d’information pour moi, car vous n’avez pas besoin de beaucoup d’investissements. C’est une entreprise prometteuse et rentable avec un investissement minimal. Si vous n’avez pas d’argent, vous devez l’investir. Les affaires marchent comme ça – si vous n’avez pas d’argent, vous avez besoin d’investir beaucoup de votre temps. Si vous avez assez d’argent, vous pouvez engager quelqu’un pour faire le travail et vouséconomisez votre temps personnel.

Bientôt je rencontre des sponsors potentiels qui veulent que j’ouvre un bureau ici à New York.

Pourquoi les réseaux sociaux?

Quand j’étais étudiante, j’avais rêvé de travailler pour de grandes sociétés de marketing comme Saatchi & Saatchi, Ogilvy, Leo Burnett, … A propos des réseaux sociaux, je les aime parce que … eh bien j’aime écrire des articles, choisir des images créatives et créer du contenu … Dans les médias sociaux, je réussis aussi à combiner créativité et analytique. C’est quand tu crées des annonces et puis analyses d’énormes données. J’adore ça! C’est peut-être pour cela que j’aime les réseaux sociaux.

Est-ce que c’était difficile? Qu’avez-vous dû sacrifier?

C’était difficile. Je n’avais jamais travaillé avec « mes » clients. Avant dans mes anciennes entreprises, je n’interagissais pas beaucoup avec les clients. Maintenant avec mon agence c’est différent, j’ai des clients avec qui j’interagis tout le temps. Ils sont tous différents, avec leurs propres besoins et leurs caractères.

Il existe différents types de clients: des clients non responsables, des clients bizarres, les clients exigeants.
Qu’ai-je sacrifié … du temps pour ma famille. C’est le plus gros problème pour moi. Je vois même un psychothérapeute. Il est difficile de passer de la vie professionnelle à la vie privée. Mon cerveau fonctionne même quand je m’endors. C’est pas normal, car vous pouvez facilement faire un « burn out ».

Mon objectif pour 2019 est donc de résoudre ce problème. Sinon, mon mari va me mettre à la porte. (elle rit).

Qu’est-ce que vous pensez être important chez un propriétaire d’agence de marketing?  Quels sont les traits de caractère nécessaire pour réussir?

Gestion du temps, discipline, et volonté. De plus, la capacité de déléguer. Savoir ce que vous pouvez déléguer aux autres, combien de temps cela va prendre pour expliquer ce qui doit être fait, et combien de temps il faudra pour le faire vous-même. Je l’apprends depuis des années, car je suis une maniaque du contrôle (« control freak »).

Quel est l’avenir des réseaux sociaux de votre point de vue?

Un utilisateur sur deux est un blogueur de nos jours. Tout le monde pense que c’est facile. À l’avenir, je vois que les plateformes se battent pour la qualité du contenu. Seuls ceux qui créent un contenu unique existeront. YouTube, par exemple, a déjà augmenté les prix pour des blogueurs qui possèdent des comptes exclusivement sur YouTube. Instagram teste de nouvelles fonctionnalités pour permettre aux blogueurs d’avoir ‘deeper insight’. Cela aidera les blogueurs à coopérer avec les annonceurs plus efficacement, leur proposer de nouveaux trucs. Je sais que Facebook cherche actuellement comment se séparer des blogueurs. Laissez moi vous expliquer. Les blogueurs apportent de l’argent. Les gens s’abonnent aux réseaux sociaux pour suivre leurs blogueurs préférés. Le plus longtemps des bloggeurs uniques travaillent sur une plateforme, le plus d’abonnés s’inscrivent, les plus d’argent ils rapportent. Tik Tok, par example. C’est une nouvelle plateforme où il y a déjà des blogueurs avec plus d’un million d’abonnés. C’est pour cela les plateformes se battent. Ils veulent exploiter les business, et offrir de meilleures options pour les blogueurs. C’est pourquoi ils réduisent le reach des comptes professionnels pour qu’ils paient pour en augmenter. Donc, ils gagnent de l’argent sur les announces.  Concernant les blogueurs, c’est le contraire. Ils augmentent le reach des blogueurs pour les encourager à rester sur leur plateforme et attirer plus de nouveaux abonnés / visiteurs. Je suis sûre que Facebook teste certaines fonctionnalités pour atteindre cet objectif.

De plus, de nouvelles plateformes de médias sociaux vont se développer. Certaines plateformes ne dureront pas longtemps. TikTok prendra la place de Snapchat. Les Chinois savent ce qu’ils font quand il s’agit de telles applications.

Puis les chatbots. C’est le futur. Telegram est le leader des chatbots. WeChat ne traîne pas derrière. C’est la plateforme de médias sociaux la plus développée qui existe de nos jours avec une grande variété de fonctions. Quant à WhatsApp, ils essaient déjà des chatbots. Ils ne veulent pas rester en arrière.

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Que pouvez-vous souhaiter aux jeunes spécialistes?

Je leur souhaite de la patience et de la créativité. De nos jours, une personne sur trois est soit un blogueur, soit un fournisseur d’info business . Ils pensent que c’est facile.  Mais pour réussir il faut trouvez votre créneau. Quelque chose que vous êtes réellement bon et unique. Étonnamment, j’ai trouvé le mien en chirurgie plastique et en cosmétologie. Il faut connaître toutes le trucs concernant votre créneau, y compris toutes les restrictions d’annonces. C’est pourquoi il est important de lire et de s’instruire tout le temps, être au courant de tout ce qui se passe dans votre créneau.