Le salon GFII, Think Tank des acteurs du marché de l’information et de la connaissance, se tenait cette année le 6 décembre 2016 à Paris. Il réunissait les acteurs principaux du monde de l’information, dont les journaux comme Le Monde ou encore des éditeurs comme Jouve ou la Revue Fiduciaire qui nous présentaient leurs innovations.
Cette année, le thème abordé était l’innovation dans la transformation de l’industrie de l’information. L’introduction faite par le secrétaire général du GFII, Bruno Etienne, également président de KB CRAWL SAS .
Voici les principaux enseignements de cette journée:
1- Le data journalisme a un impact sur les métiers de l’information et les organisations internes des acteurs
2- Innovations: comment suivre la vie d’une publication à travers le web?
3- Open innovation: définition et impacts sur le monde de l’édition
4- Présentation de quelques startup du monde de l’information
1- Data journalisme: définition et impacts sur les métiers de l’information
Le Data journalisme, c’est faire du journalisme à partir de datas. Quand on part du principe que la data n’est pas rentable, comment trouver le bon business model pour les acteurs de l’information?
Depuis l’arrivée de data.gouv, les journalistes ont accès a encore plus de données. Alors, Sophie Huet de l’AFP, nous confie que aujourd’hui, à la direction de l’information « l’enjeu maintenant pour les journalistes est de savoir comment diffuser les données du data journalisme? ».
Les préoccupations du moment pour les journalistes sont double. Tout d’abord savoir comment fabriquer des pages avec des données qui s’actualiseraient toutes seules? Ensuite, comment gérer le contenu des réseaux sociaux qui se mélangent aux contenus des journalistes. A date, 20 à 30% du trafic pour lemonde.fr se fait via les réseaux sociaux.
Avec une data de plus en plus disponible, la question du business model dans le monde de l’édition est soulevée. La circulation de l’information peut-elle être contrôlée ? comment la maîtriser? la mesurer? quel est impact du modèle Freemium sur les abonnements? Pour y répondre, les innovations s’accélèrent et les métiers s’organisent dans le monde de l’information.
Impact sur les métiers et les organisations
Chez les journalistes aussi, les développeurs intègrent les équipes et deviennent clés. Selon Samuel Laurent, journaliste responsable de @décodeurs lemonde.fr, pour qui « la data n’est pas rentable », il faut un codeur, un graphiste et un data journaliste pour faire le métier d’un journaliste il y a 10 ans.
A l’AFP, qui possède des observateurs partout dans le monde, 150 personnes ont été formées à la vidéo. La présence de générations Z dans les équipes ferait aussi beaucoup de bien. Les images et vidéos diffusées doivent être vérifiées. Leur véracité ainsi que le droit à l’image doivent être filtrées et des outils existent pour ça. La crédibilité de l’AFP est en jeu, la vidéo est devenu un moyen de diffusion clé.
Un des acteurs principaux du monde de l’édition comme Jouve, qui accompagne et conseil les éditeurs depuis 100 ans, 10% du chiffre d’affaire est investit dans l’innovation. Ils ont aussi racheté une agence digitale « Pure Agency ». Le principe de cette agence est de savoir comment engager les usagers en amont avec un processus personnalisé pour les aider à acheter. Voilà qui nous fait penser au monde du retail, du service. Dans l’édition aussi on personnalise les parcours des lecteurs. Selon Jouve, il y aurait 3 étapes dans l’expérience digitale:
– identifier les nouveaux usages/modes d’interactions
– révolutionner le service pour s’adapter à l’activité des clients
– livrer un service à valeur ajoutée
Pour accompagner cette transformation digitale, un« comité du changement en interne » a été créé chez Jouve.
2- Innovations: comment suivre la vie d’une publication à travers le web?
La Revue Fiduciaire a développé un outil permettant de tracer un article de presse On et Off Line. La technologie du « pdfz » est déposée aux Etats Unis et en Europe.
Pour mesurer l’impact d’une publication, l’outil Mendeley indique combien de fois les articles ont été vus, combien d’articles à l’intérieur d’une publication ont été lus. Le tout, en direct. « Mendeley est un logiciel de gestion bibliographique, destiné à la gestion et au partage de travaux de recherche. Il est composé d’un logiciel gratuit de bureautique (Windows/Mac/Linux) gérant notamment les PDF, les citations et les références bibliographiques et d’un réseau web. L’outil permet aussi de voir les mots clés de recherche utilisés par les lecteurs pour arriver sur son article et le nombre de partages réalisés ». Il identifiera aussi quelle partie du texte est la plus lue. A terme, le Social network for science Mendeley doit devenir un réseau social de la science.
Le Groupe Vidal, représenté par Jean-François Forget, directeur des produits et du développement nous raconte l’avancée sur le sujet de la gestion de la data à disposition des professionnels de santé:
« J’ai vu se réaliser la transformation numérique sur plusieurs axes: la transformation avec la numérisation du contenu CD puis DVD jusqu’aux services (…), la question est alors venue: comment faire en sorte que les professionnels de santé soient informés en direct lorsque l’information change? il a fallu créer des outils pour les alerter en temps réel sur une information pertinente. »
La règlementation française et la CNIL ne permettent pas d’aller exploiter tout l’open data mais Vidal en tant qu’acteur majeur du secteur a un rôle qui ne peut être négligé. Le site internet du Vidal a de grosses audiences, il permet de savoir à quoi s’intéresse le grand public. Pourquoi ne l’utiliser afin de détecter les maux de la population comme outil prédictif? De même il permet une mise à jour rapide des données et un bon moyen d’informer les médecins d’évolutions en direct. Pour être proactif, le groupe Vidal se voit également transformer avec l’arrivée d’informaticiens, là où il y a encore 15 ans, seuls des médecins et pharmaciens cohabitaient. Dans un établissement de santé qui a bien voulu jouer le jeu, le Groupe Vidal a crée un outil permettant d’identifier des situations à risques. Les informations contenues dans un établissement de soin, décortiquées et analysées, sont une mine d’or et elles permettent d’identifier les situations à risque pour un patient. Bouleversant.
3- Open innovation: définition et impacts sur le monde de l’édition
Mohammed Adnène Directeur Général de Trojette du Liberté Living Lab. Ce lieu de travail, d’expérimentation et de partage a pour ambition d’accélérer des projets à fort impact sur des sujets de bien commun tels que le social, l’économie, le travail, l’éducation, la culture, le renouveau associatif ou encore la démocratie : y sont passés Bobemploi et Fluicity pour les plus connus. Il se dit être sponsor de l’open innovation.
Qu’est-ce que l’open innovation? c’est faire travailler ensemble les acteurs internes et externes. Sur le plan technologique et côté métier, il faut les faire travailler ensemble. L’objectif est de développer une nouvelle offre, un nouveau modèle économique, qui sont le reflet que les équipes auront réussi à s’exprimer davantage. Comme définit dans cet article du Nouvel Economist, avec l’open innovation on fait travailler les petits et les grands ensembles:
Dans un océan de compétition, quel est le meilleur allié du gros poisson ? Le petit poisson. Le couple big fish-little fish revisité. Mais il ne s’agit pas pour le premier de dévorer le second. Exactement le contraire. La grande entreprise doit s’appuyer sur des écosystèmes de start-up pour être dans le bon “time to market” de l’innovation. En échange, la jeune pousse bénéficie de la puissance du “go to market” de son aîné. Il existe un concept pour cette stratégie : l’open innovation.
Pour Gaël Muller de Fanvoice. l’open innovation, c’est avec les utilisateurs qu’on la fait « la sagesse des foules, j’y crois ». Fanvoice est un lanceur de startup. Les marques demandent aux consommateurs d’émettre un avis sur un produit/ un service. Gaël Muller évoque le ‘Gold Open Access’ où lorsque l’open innovation va à l’encontre du « je suis assis sur un tas d’or avec mes datas ».
2 exemples d’open innovation:
La Revue Fiduciaire a créé un fond d’investissement pour investir dans des startup. Pour illustrer : Digi school (l’école après l’école). Lorsqu’un élève partage son problème d’exercice de cours avec sa communauté. Les élèves qui l’aideront à répondre auront cumulés des points, véritable espace collaboratif. L’opportunité pour comprendre pourquoi la transmission du savoir n’arrive pas à l’étudiant. Autre alternatif pour utiliser Digischool: « passer le code avec digischool, réussit ou rembourser ».
Quand on parle de transformation de façon d’investir, le Groupe Francis Lefevre, Claire Girard, directrice du développement nous explique qu’ils ont démarré une startup en interne. En partenariat avec une société américaine et des contacts avec des startup y compris intelligence artificielle.
4- Présentation de quelques startup du monde de l’information
LIBRINOVA, auto-édition, agent littéraire.
Laure Pretelat et Charlotte Halibert Librinova nous présente Librinova. Agent littéraire en ligne, où pour 50€ votre livre pourra être publié sur la plateforme. Votre livre sera alors accessible chez tous les revendeurs numériques y compris Amazon. Bien évidement, Amazon a lancé son propre système d’auto-édition, lui aussi, mais la seule diffusion que vous aurez est à travers Amazon. Librinova se définit comme le seul agent d’auteurs. A date 9 auteurs ont été publiés (4000 impressions) et 1 en web-only.
LIBRAIRIE DES PUFS, 1ère librairie en ligne du savoir à la demande
Ancienne librairie de format classique près de l’université de la Sorbonne à Paris et qui a du se réinventer. Vous trouverez dans la librairie des tablettes numériques qui permettent d’imprimer un ouvrage en 5 minutes seulement. 7000 références vivantes accessibles dans les 80m2.
Cette librairie « nouvelle génération » représente un fonds inépuisable de connaissance, où tous les titres du catalogue des Puf sont graduellement intégrés dans l’offre du robot imprimeur de la librairie des Puf, l’Espresso Book Machine ®. Au-delà des titres de son fonds, la librairie des puf propose un catalogue de plus de 3 millions de titres du domaine public mondial (dont 350 000 titres en français). Utilisant les technologies les plus innovantes, les Puf mettent leur développement au service de la diffusion de la pensée et du savoir, toujours fidèles à leur mission d’enrichir le patrimoine intellectuel français et universel.
BOOXUP, acheter et revendre ses livres avec ses voisins
Booxup, c’est une application mobile qui permet d’acheter et revendre des livres avec son voisinage. Booxup compte déjà 20 000 utilisateurs, 57 000 livres à vendre. C’est une nouvelle approche de la distribution du livre papier.

booxup.com
KOOBER, les résumés des livres qu’il faut avoir lu
Koober est une plateforme qui permet aux utilisateurs de lisent les livre qu’il faut lire, sans les lire. Des experts produisent des résumés; seulement des livres sur les sujets de la non fiction. La cible est les lecteurs intéressés mais qui n’ont pas le temps de lire.
STORYZY, chaque personne peut suivre où il a été cité et booster sa visibilité