Selon l’ambition de Google, désormais tout ce dont nous avons besoin pour jouer c’est : Une manette de jeu, un écran, une connexion internet… et un abonnement à Stadia.
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Google Stadia | Source : blog.cobrason.com
Qu’est-ce que Google Stadia ?
Stadia est une plateforme de cloud gaming développée par le géant du web Google. Elle permet d’accéder à un catalogue de jeux vidéo AAA et de jouer en streaming sur n’importe quel support : TV, ordinateur, tablette et smartphone.
Le maître-mot est donc simple : l’accessibilité. Le joueur doit pouvoir accéder à tous ses jeux quand il le veut, immédiatement et facilement, et passer d’un écran à un autre en toute fluidité pour jouer où il le désire.
De nombreux éditeurs de jeux vidéo se sont déjà lancés dans l’aventure Stadia, tels qu’Ubisoft, Square Enix ou encore Rockstar Games, et ce sont 22 jeux vidéo disponibles au lancement de la plateforme : parmi eux Assassin’s Creed Odyssey, Final Fantasy XV, Red Dead Redemption 2 et Mortal Kombat 11.
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« The future of gaming is not a box, it’s a place. »
-Google
La promesse est belle, mais les faits le sont moins. En effet, si l’ambition de Google était d’entrer sur le marché du jeu vidéo, qui pèse actuellement 134 Milliards d’euros (source Newzoo), et de le disrupter au passage, ce n’est que la phase bêta du projet qui a été lancée en Novembre dernier dans 14 pays du globe, dont la France.
Les contraintes (temporaires) sont donc les suivantes : se connecter sur la TV nécessite d’être équipé de Chromecast Ultra, sur ordinateur ou tablette il faut nécessairement passer par le navigateur Chrome, en ce qui concerne les smartphones seuls les Google Pixel sont compatibles pour le moment, et pour finir seule la manette Stadia Controller permet de jouer sans fil sur son écran TV.
Pour enfoncer le couteau un peu plus encore, des fonctionnalités majeures sont encore indisponibles, telles que l’assistant vocal Google, le partage du gameplay sur YouTube en direct, ou encore la possibilité de lancer un jeu à partir de son trailer sur YouTube.
Comment ça fonctionne ?
Du point de vue du joueur, il lui suffit d’installer l’application Stadia sur son smartphone, de se connecter via son compte Gmail pour s’abonner à la plateforme et accéder au catalogue, et enfin d’acheter les jeux qu’il souhaite. Il pourra alors instantanément jouer à tous ses titres sur tous ses écrans, sans phase de téléchargement (c’est tout l’intérêt du cloud), ni mise à jour quelconque.
« Ce n’est pas un boîtier, c’est un service »
-Google
Du point de vue un peu plus technique de Stadia, ce cloud gaming transforme l’écran de n’importe quel device en un simple support, destiné à afficher le flux vidéo transmis par un serveur distant. C’est donc par internet que transite le flux entrant de l’image du jeu, mais également le flux sortant de toutes les actions de gameplay effectuées par le joueur.
On comprend alors aisément que le nerf de la guerre est la connexion internet. Or, si le débit de celle-ci est indépendant de la volonté de Google, en revanche ce dernier dispose d’une arme essentielle qui lui permet de s’imposer sans équivoque dans le domaine du cloud gaming face à tous ses concurrents : les baies de serveurs. Ce sont des Data centers répartis aux quatre coins du monde et assurant à Google de pouvoir mettre en lien n’importe quel joueur avec un serveur proche de lui, et optimiser ainsi la fluidité du jeu.
Révolutionnaire direz-vous ? Eh bien non, le PC Shadow lancé en 2016 par la start up française Blade est un « ordinateur dans un cloud ». Il permet donc d’accéder à un catalogue de jeux en streaming, en plus de toutes les fonctionnalités d’un ordinateur de bureau. D’autres concurrents comme GeForce Now de Nvidia (toujours en phase bêta), PlayStation Now de Sony et Project xCloud de Microsoft, s’étaient lancés dans le cloud gaming avec plus ou moins de succès.
La dématérialisation, une bonne nouvelle pour la planète ?
Le site GreenIT a publié en Septembre dernier son étude « Empreinte environnementale du numérique mondial » mettant en lumière la pollution générée par les équipements électroniques. Selon ces spécialistes, le service de cloud gaming empirera la situation actuelle. En effet, tous nos usages numériques (jeux vidéo, internet, TV, etc.) ont une empreinte écologique lourde, en nécessitant des ressources allant au-delà de la simple consommation d’électricité.
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Contribution du numérique à l’emprunte écologique | Source : greenit.fr
« En 2019, le numérique mondial représente un 7ème continent de la taille de 2 à 3 fois celle de
la France (selon l’indicateur environnemental observé) » -GreenIT
Frédéric Bordage, spécialiste et auteur de ce rapport, précise que le plus inquiétant est qu’avec l’arrivée du cloud gaming l’industrie vidéoludique ne verra pas une substitution des habitudes des joueurs, mais une addition. Les joueurs sur console et PC continueront de jouer avec leur matériel, et s’ajouteront de nouveaux joueurs qui jusqu’alors ne possédaient pas le matériel adéquat et qui pourront désormais jouer depuis leur smartphone ou TV. Ses inquiétudes semblent légitimes à l’heure où Google prévoit d’atteindre les 2 milliards d’abonnés Stadia d’ici 2025.
Un tempérament est à énoncer tout de même : le matériel nécessaire aux jeux vidéo physiques est également très polluant, à cause de la fabrication des CD de jeux, des consoles, de leur transport jusqu’aux retailers, etc. Je vous renvoie à l’article de Lucas Ducruix pour plus de sensibilisation écologique quant à vos usages numériques.
Sources :
Article, Google Stadia, c’est quoi ?, sur jeuxvideo.com
Article, Notre avis sur Stadia, le service de cloud-gaming de Google, après une semaine d’utilisation, par jiikaa, sur jeuxvideo.com
Article, Google Stadia, date de lancement, prix de l’abonnement et jeux, par Romain Pomian-Bonnemaison, sur phonandroid.com
Article, Qu’est-ce que Google Stadia, la nouvelle plateforme Google qui veut tuer les jeux vidéo sur console, sur neonmag.fr
Article, Stadia : comment Google veut devenir le « Netflix du jeu vidéo », par Pierre Bazin, sur konbini.com
Article, Stadia n’est pas écologique : l’impact environnemental est catastrophique, par Kevin Dachez, sur phonandroid.com
Article, Google Stadia : le streaming de jeux vidéo risque d’accélérer la crise environnemental, par Pascal Hérard, sur informarion.tv5monde.com