Google et Facebook à l’épreuve de « Gravity » ?

Une alliance de media français nommée Gravity, s’est constituée pour faire barrage au duopole de Google et Facebook sur le marché de la publicité internet.

Les groupes médiatiques français contre-attaquent.

Il y a quelques mois à peine, on apprenait que plusieurs annonceurs de portée internationale retiraient leurs investissements publicitaires de Google Adwords, du fait de l’emplacement de certaines annonces sur le réseau display de Google (des publicités de marques diffusées avant des contenus jugés « extrêmes » par les annonceurs). Ce changement a même entraîné une modification de la politique de monétisation des vidéos uploadées sur Youtube.
On peut deviner que cette initiative des annonceurs est motivée par la volonté de ne pas être associé à certains contenus. L’affaire close, des groupes médiatiques français se se réunis pour créer leur propre régie publicitaire et ainsi concurrencer les deux mastodontes Facebook et Google, et ainsi, pourquoi pas, profiter de la réaction soudaine des annonceurs.

Une alliance éclectique

Les groupes médiatiques représentés dans l’alliance « Gravity » sont de tous bords politiques.

    Groupe Les Échos – Le Parisien
    Groupe Fnac – Darty
    Lagardère Active : Paris Match, Public, Elle, Télé 7 Jours, Europe 1…
    NextRadioTV : BFM TV, RMC, 01net…
    Prisma Media : Femme Actuelle, Capital, Ohmymag, Télé-Loisirs, Voici…
    Groupe M6 : M6, W9, 6ter, Téva, Paris Première, Clubic…
    Solocal Group : Pages Jaunes
    SFR : L’Express, Libération…
    Groupe Perdriel : Sciences et Avenir, Challenges
    Condé Nast : Vanity Fair, Vogue…
    Groupe Marie-Claire
    L’Équipe
    Presse quotidienne régionale : Le Télégramme, Sud Ouest, La Nouvelle République, La Dépêche du Midi et Centre France La Montagne

source : https://www.blogdumoderateur.com/gravity-publicite-medias-france/

Quel futur pour une telle alliance

Une initiative étonnante venant de la part de media ayant mis du temps à se digitaliser. Ayant pris conscience du nombre d’informations relativement important mis à leur disposition, les média français (peinant encore à trouver des business model fiables) ont décidé de monétiser les informations des usagers.

Effectivement, leur force de frappe est importante : plus de 100 media répartis sur l’ensemble du spectre des opinions politiques, touchant un public vaste et hétérogène (44% des français quotidiennement touchés selon le blog du modérateur)

De plus, toutes les entités concernés mettraient en commun leur informations, et viseraient 15% du marché publicitaire français sur 3 ans.
La question est la suivante : Un tel objectif est-il réaliste ? Ces groupes ont-ils les moyens de concurrencer de tels adversaires sur leur terrain de jeu favori ?
Google et Facebook sont aujourd’hui les deux régies publicitaires d’internet dominantes dans le monde occidental et également en France. Il serait étonnant que ces groupes médiatiques, dont les titres ne sont pas rentables pour la quasi totalité, arrivent à investir suffisamment dans une nouvelle régie sans se brûler les ailes (investissements nécessaires sur le partage de l’information, sur le data mining, le data cleansing et la qualité de la donnée)

 

Gravity affronte ici les plus gros investisseurs planétaires en terme d’intelligence artificielle, d’analyse de comportements utilisateur et de dataquality. De plus, sa récolte d’information se fait principalement (voir exclusivement) par l’intermédiaire des cookies, or leurs conditions d’utilisation sont actuellement débattues à la Commission Européenne. Concrètement, si l’institution européenne décide d’interdire l’usage des cookies sur les sites mis en ligne sans l’aval des utilisateurs, le plan Gravity pourrait s’effondrer. Affaire à suivre.