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Est-ce que tu es content qu’il n’y ait pas eu les réseaux sociaux à ton époque ? « Très content, franchement très content »

Dans le cadre de mes recherches pour ma thèse sur le thème de l’impact des réseaux sociaux chez les sportifs de haut niveau, j’ai découvert le podcast « Le Spotlight ».

Le Spotlight est un podcast créé par Clémentine Sarlat, journaliste sportif, qui a passé 7 ans au service des sports de France Télévisions. Grâce à son expérience professionnelle, elle a eu l’occasion de rencontrer de nombreux sportifs aux profils extraordinaires et différents. Elle a alors décidé de créer ce podcast pour leur donner la parole et pour qu’ils puissent d’eux-mêmes vous emmener dans leur intimité. Le Spotlight c’est le premier podcast natif à interviewer de grands noms du sport. Ils dévoilent leur côté de la lumière, leurs doutes, leurs joies, leurs espoirs… bref tout ce qui fait le sel d’une carrière passée devant les caméras.

Une interview a particulièrement retenu mon attention, car elle est en lien direct avec le sujet de ma thèse, c’est celle de Bixente Lizarazu.

Bixente Lizarazu est un ancien footballeur français originaire de Saint-Jean-de-Luz. À l’âge de 14 ans, les Girondins de Bordeaux le recrutent et Bixente joue en première division pour la première fois en 1987. Milieu offensif gauche, il joue aux côtés de Zinedine Zidane en 1996 et va jusqu’en finale de l’UEFA en 1996. Dès 1996, il est nommé titulaire de l’équipe de France et participe aux victoires de la Coupe du monde en 1998 et de l’Euro 2000. À la retraite depuis 2006, il commente désormais les grands matchs sur TF1 depuis 11 ans.

FOCUS SUR L’INTERVIEW DE BIXENTE LIZARARU PAR CLEMENCE SARLAT

CS – Est-ce que tu es content qu’il n’y ait pas eu les réseaux sociaux à ton époque ?

BL – Très content, franchement très content, honnêtement on était plus heureux qu’aujourd’hui, je suis sûr de ça. On ne va pas faire les vieux cons mais aujourd’hui la moindre erreur est analysée sur les réseaux sociaux, y’a beaucoup de moquerie, c’est devenu la folie. Tu as intérêt à être très costaud mentalement pour supporter ça. Quand tu perds un match, quand tu fais des erreurs. Nous ça se limiter au match, à l’après match au lendemain du match avec l’analyse du journal local ou de l’Equipe et puis c’était terminé. Là les mecs se prennent la marée pendant 1 semaine, c’est devenu excessif et trop violent. Et comme le principe des réseaux sociaux c’est : chacun donne son avis – c’est un vaste bordel.

CS – En plus si on le remet dans le contexte de 1998, au départ vous n’étiez pas dans le cœur de la presse ou de tout le monde. Donc si vous aviez eu les réseaux sociaux à cette époque-là, même pour vous ça aurait peut-être changé les choses, tu ne crois pas ? De se dire mentalement, y’en a qui se nourrissent du négatif qu’ils reçoivent mais ça aurait pris une ampleur plus forte non ? Ou alors vous étiez bien protégés ? 

BL – Non on était bien protégé. Je pense que ce qui est très important c’est d’avoir des « sas de décompression ». La critique ce n’est pas un problème à la seule condition que ça ne soit pas permanent que tu la prends dans la gueule. Il faut absolument des moments où tu puisses évacuer ça, des moments où elle ne te touche pas, donc c’est des moments où tu es intouchable.

Et avec les réseaux sociaux c’est plus compliqué parce que tu peux être connecté 24h/24. La seule solution vraiment, quand tu en as marre de ça, c’est de couper. Parce que je pense que personne n’est prêt à supporter 24h/24 une forme de pression, de harcèlement. C’est une forme d’harcèlement, quand les mecs font des matchs et que tu vois l’analyse de tous les passionnés, supporters, avec à la fois des compliments mais aussi des critiques. Ce n’est jamais modéré les commentaires, surtout dans le foot, soit ils sont supers forts c’est des génies, soit ils sont nuls. Et c’est vrai qu’on n’avait pas ça nous à l’époque, on n’avait pas d’extrême à gérer. Là on est vraiment dans l’extrême, donc je pense que c’était beaucoup plus facile de vivre sa vie de footballeur professionnel hier qu’aujourd’hui. Mais voilà on ne peut pas avoir tous les avantages. Aujourd’hui il y a plus d’argent, plus de médiatisation mais plus de critiques.

Pour écouter le podcast en entier, cliquez sur l’image
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