La digitalisation du secteur de l’architecture d’intérieur

La digitalisation du secteur de l’architecture d’interieur depuis la crise du COVID 19

La crise de la COVID19 à amener les professionnels de l’intérieur à repenser leurs méthodes de travail au quotidien. Comme pour beaucoup de professions, ils ont du s’adapter, d’autant plus que chacun à pris conscience de l’importance de son environnement privé, devenu aussi environnement de travail pendant les confinements et encore maintenant.

Les mesures barrières et la distanciation physique ont changés nos manières de communiquer et notre manière de consommer. Le télétravail se généralise, que ce soit pour communiquer avec les clients, pour le suivi des chantiers ou même pour toucher de nouveaux prospects.

Notre intérieur redevient une préoccupation centrale qui doit changer rapidement en un lieu unique où l’on vit, travaille, éduque, sociabilise. Partout, les acteurs de la rénovation enregistrent une forte accélération de la demande. Dans une étude de la plateforme Houzz, on note une augmentation de 58% de la demande de projets aux États-Unis en juin 2020, en comparaison avec juin 2019. En France, une augmentation de 102 % de la demande de projets en juillet 2020, par rapport à juillet 2019, et de 147 % en juin 2020, par rapport à juin 2019,a été constatée auprès des Artisans TCE, des spécialistes et des entreprises générales du bâtiment.

Les professionnels français ne sont pas digitalisés

Le bouche-à-oreille reste en effet le canal privilégié pour 72 % des professionnels de l’échantillon. Seuls 4,7 % d’entre eux déclarent être dotés d’un CRM . Aussi, papier, crayon et Excel de Microsoft sont encore les outils les plus utilisés pour la réalisation de chiffrages, l’édition de devis ou de factures, selon les réponses exprimées par 64 % des professionnels sondés.

Les artisans et entreprises générales du bâtiment sont les mieux équipés en logiciels métier

Par ailleurs, les solutions de chiffrage ou de devis, accessibles en ligne (6 % des utilisateurs) ou intégrées aux logiciels (23 % des utilisateurs), sont les outils digitaux les plus populaires. Ils sont utilisés par 29 % des professionnels que nous avons interrogés. Seulement 12 % d’entre eux déclarent se servir d’un logiciel comptable, et ce malgré l’offre pléthorique de solutions.

Alors qu’ils éditent 2,6 fois plus de devis et chiffrages que les architectes, architectes d’intérieur et décorateurs, les artisans TCE, les spécialistes et les entreprises générales du bâtiment sont historiquement mieux équipés en logiciel métier. Les tâches inhérentes au suivi commercial et au chiffrage s’avèrent en effet particulièrement chronophage pour ces corps de métier : 39 % des artisans, entreprises générales et spécialistes dédient plus d’une journée par semaine à l’édition de leurs chiffrages et devis. Pourtant, ils sont 42 % à utiliser un logiciel métier (31 %) ou à accéder à une solution de chiffrage (11 %).

Le suivi commercial et la réalisation de devis restent d’ailleurs perçus comme les tâches les plus fastidieuses et consommatrices de temps par 56% des professionnels.

Une meilleure présence en ligne des architectes, architectes d’intérieur et décorateurs

Les architectes, architectes d’intérieur et décorateurs sont généralement moins sollicités commercialement. 43 % d’entre eux déclarent échanger avec, au mieux, un nouveau prospect par semaine. Ils sont aussi impliqués dans des cycles de vente plus longs, entre six et neuf mois, et ils réalisent moins de projets par an que les artisans, entreprises générales et spécialistes. 31 % des architectes, architectes d’intérieur et décorateurs réalisent moins de cinq projets par an.

Ces catégories professionnelles exploitent ainsi plus largement le média Internet pour capter de nouvelles opportunités, au-delà du bouche-à-oreille local.

Une offre de logiciels peu renouvelée à l’origine de cette faible pénétration ?

Les données présentées ci-dessus montrent que les professionnels de la maison sont encore peu équipés en outils digitaux pour les accompagner dans leur prospection, leur développement commercial ou encore dans le suivi de leur comptabilité. Ce constat est à mettre en parallèle avec l’offre actuelle de logiciels, qui a peu évolué au cours des dernières décennies est qui est principalement composée de solutions lourdes, n’offrant souvent aucune mobilité. D’ailleurs, toujours selon les résultats de notre enquête, les professionnels sont davantage équipés en logiciels de chiffrage qu’en logiciels métier.

En conclusion, si les particuliers et partenaires sont en attente de plus de digitalisation des professions liées à la maison, notamment dans un contexte de pandémie qui nous pousse à réaliser plus de choses à distance, les solutions existantes ne répondent pas forcément aux besoins.