/Notre interlocutrice se penche en quelques points sur le social media et l’e-commerce 2022, ses tendances et donne son avis sur l’avenir de TIKTOK.

- Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Adeline Folléa-Fleury, je suis co-fondatrice de buzziit.
J’ai commencé dans le travel en 2007. Par la suite, j’ai voulu voir ce qu’il y avait d’autre, car le tourisme est un secteur très particulier du numérique avec des pratiques et des logiques un peu à part.
Je me suis donc tournée vers l’e-commerce au sens large avec l’écosystème B2B qui y gravite autour et j’y suis restée durant 5 ans avant de monter ma première boite.

- En quoi consiste votre métier ?
J’ai toujours travaillé dans le digital et depuis 2012, je suis dans l’e-commerce.
J’ai lancé des sociétés et marques e-commerce à l’international (Europe principalement) et puis, j’ai travaillé à mon compte.J’ai monté une nouvelle boite avec mes 4 associés qui s’appelle buzziit. La seule application mobile B2C qui permet de référencer tous les live du web (LIVE et LIVE shopping).
- Considérez-vous que les lives shopping s’installent progressivement dans la culture française ?
Effectivement, cette tendance est née en Chine en 2016. Comme beaucoup de tendances qui arrivent d’Asie le délai d’adoption peut être long et le LIVE shopping n’a pas encore pris chez nous. Cependant, plus de 6 Français sur 10 sont intéressés par le live shopping et 80 % des Français trouvent que l’e-commerce manque d’humanité. L’intérêt, donc du LIVE shopping, est de remettre de l’humain dans l’e-commerce (interactions, questions réponses…)

- Est-ce que le social media est la nouvelle porte d’entrée pour les entreprises en e-commerce ?
Personnellement, je pense que ça dépend du type d’entreprise. Par exemple, une entreprise en retail classique qui se lance en e-commerce, ou une DNVB (Digital Native Vertical Brand) qui se lance avec un Shopify ne vont pas avoir la même stratégie.
Les personnes qui lancent une DNVB ont tout de suite la vision à 360°, car ils sont digital natives. Ils intègrent directement le social media à leur logique e-commerce et communication. À l’inverse, les entreprises physiques n’ont pas toujours cette vision de l’importance des réseaux sociaux.
De la même manière, cela va dépendre de la cible. En visant une cible jeune, il est important d’être sur les réseaux sociaux. Si l’entreprise est dans la “silver economy” il est moins nécessaire d’être omniprésent sur les réseaux.

- Aujourd’hui, on parle d’Instagram comme d’un réseau saturé par de nombreuses entreprises. Pensez-vous encore possible, cependant pour une entreprise, d’y évoluer en partant de zéro ?
Oui, si elle fait correctement les choses.
Instagram n’est pas réellement saturé, dans le sens où il y a autant de sociétés que de personnes différentes sur le réseau. On peut toujours trouver son public, néanmoins, il faut savoir se distinguer sans copier. Le plus important est de savoir communiquer afin que l’on puisse retrouver l’ADN de la marque sur ses réseaux sociaux.

- De nombreuses entreprises e-commerce évitent d’utiliser l’application TikTok. Selon vous, est-ce judicieux de leur part ?
Pour ma part, ce n’est pas une mauvaise stratégie. Le média est plutôt utilisé par la génération Z née après les années 2000. Si on cible des personnes de 40 – 60 ans par exemple, il n’y a moins d’intérêt à être sur ce réseau.
De plus, TikTok est un mode de communication spécial composé de vidéos courtes avec beaucoup de fun. Alors, il faut réfléchir au bon plan média. Une entreprise n’est pas obligée d’être sur tous les réseaux, si elle n’a rien à communiquer. Mieux vaut être moins présent que d’être partout avec un message unique dupliqué.

- Quelles sont vos prédictions pour TikTok sur le à long terme ? Où voyez-vous L’application dans le futur ?
À l’avenir, TikTok est amené à évoluer avec sa communauté. Mais, il est inévitable qu’il ne soit plus autant en phase avec les attentes des jeunes de 10-25 ans. Alors, il y aura d’autres réseaux sociaux qui viendront le concurrencer.
C’est exactement ce qui s’est passé avec Facebook, puis Instagram, Pinterest et SnapChat. C’est la logique avec les réseaux sociaux ; ils évoluent avec leurs utilisateurs, et « vieillissent » avec eux.
Eugénie Ngulakuey
