Après avoir utilisé durant 4 ans l’application de rencontre Tinder, la journaliste Juliette Duportail demande au siège de lui envoyer ses données. Elle reçoit alors plus de 800 pages de données. En les parcourants, elle découvre une femme qu’elle pensait connaître mais qu’elle ne connaissait pas.
Une application de rencontre vous connait mieux que personne… D’où l’importance de savoir à qui on offre la possibilité, l’opportunité de tout savoir de nous. Et quand bien même, nous savons à qui l’offrir, est-ce que là où ça se trouve, c’est bien en sécurité ?
Les scandales de data privacy
Un collectif achète 1 million de profils pour 136 euros
Sur USDate, le collectif allemand Tactical Tech a pu acquérir pour 136 euros seulement, plus d’un million de profils d’utilisateurs de Tinder, OkCupid ou encore Match. Dans le lot, leurs noms, adresses mail, âge, profession ou description ainsi que l’équivalent de cinq millions de photos. En acceptant les CGU, les utilisateurs ont rendu cette vente complètement légale.
Le plus gros Hacking du dating world
Plus connu sous le nom du leak Ashley Madison, la plus grosse affaire de Hacking du dating world concerne en fait le groupe Avid Media Life. Composés de deux sites de rencontre : Ashley Madison, un site de rencontre extra conjugale et Established Men, pour rencontrer des Suger Daddy, le groupe a été ciblé par un piratage effectué par Impact Team. Le groupe de cyber-pirates a diffusé 32 millions de users ainsi que toutes sortes de documents confidentiels. The Impact Team voulait en fait dénoncer le caractère immoral des sites mais aussi leurs nombreuses failles de sécurité.
Dès l’instant qui a suivi ce leak, la chasse aux infidèles à commencé sur Twitter. Il y aurait 260 000 adresses françaises selon le spécialiste de cybersécurité CyberAngel, note L’Obs. Dont de nombreuses associées au gouvernement, à des universités voire à des entreprises. L’adresse de Tony Blair aurait même été trouvée parmi les utilisateurs du site adultère.
Dating apps et conflits géopolitique
Les conséquences du leak sont nombreuses : on compte de nombreuses vies gâchés, des famille explosées, des procès, des chantages, des démissions mais surtout plusieurs suicides.
Grindr X Chine
Détenue depuis plus de 3 ans par le groupe chinois Kunlun, l’application de rencontre Grindr devait être introduite bourse. L’application Grindr est dédiée aux personnes gays, bisexuelles, transgenre ou queers et compte plus de 4,2 millions d’utilisateurs mensuels. Selon le Comité pour l’investissement étranger aux États-Unis (CFIUS), Kunlun représenterait un risque pour la sécurité nationale, a appris Reuters de sources proches du dossier. Aujourd’hui, les Etats-Unis exigent la revente de l’application.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, les mesures favorisant le protectionnisme économique ont été renforcées et plusieurs acquisitions ont déjà été bloquées dans le milieu des nouvelles technologies. C’était par exemple le cas pour MoneyGram, une application de transfert d’argent qui devait être rachetée par une entreprise chinoise dont la vente n’a pas pu aboutir.
En 2018, des sénateurs américains avaient envoyé une lettre ouverte à Kunlun demandant comment la vie privée des utilisateurs allait être gérée maintenant que Grindr était sous pavillon chinois. Cela faisait suite à une enquête de Buzzfeed sur d’importantes fuites de données. Comparativement, les lois américaines sont relativement strictes en la matière alors qu’en Chine, la sécurité des données est souvent jugée insuffisante.
Tinder x Russie
En Russies les applications placées sur la liste « organizers of information dissémination » (ORI) « doivent fournir » les correspondances, les messages audio et vidéo et tout autre matériel utilisateur ». Cette liste est mandatée par la loi fédérale 149-03, qui vise principalement à éliminer le matériel extrémiste en ligne. Tinder figure sur cette liste, et si l’entreprise s’y refuse, elle risque d’être bannie du territoire…
Compte tenu du caractère « intime » des échanges pouvant avoir lieu sur une application comme Tinder, il est peu probable que les utilisateurs soient ravis à l’idée que les autorités russes aient accès à tous leurs échanges… Pour l’heure, Tinder ne s’est pas encore exprimé à ce sujet.
En 2018, les autorités ont fait le choix de bannir l’application de messagerie Telegram après qu’elle ait refusé d’obtempérer. Si Tinder refuse de fournir ses données, la célèbre application de dating data-driven risque à son tour d’être bannie de ce marché qui représente tout de même près de 100 millions d’internautes (sur une population de 144,5 millions d’habitants).
Criminalité
Les dating app sont une véritable mine d’or pour les agresseurs sexuels et les pédophiles mais aussi pour les escrocs.
En se basant sur les nombreux articles sur le sujet :
- Tinder, Grindr, Yubo ou encore Tiktok serait les parfaits réseaux pour une agression sexuelle pour un acte de pédophilie.
- Les applications Meetic et Disons demain, sont, elles, plus connues pour les escroqueries et les mariages blancs.