INTERVIEW: Bruno Maltor, votre tour du monde

Le digital a révolutionné le secteur du tourisme ces dernières années, permettant aux voyageurs de planifier et de réserver des voyages en ligne, mais également de découvrir de nouvelles destinations et de partager leurs expériences sur les réseaux sociaux.

Dans cette optique, j’ai interviewé Bruno Maltor, un blogueur et influenceur voyage qui est devenu une référence dans l’industrie du tourisme grâce à ses publications sur les réseaux sociaux depuis maintenant plus de 10 ans. 

Il a donc accepté de nous partager son parcours et sa connaissance des réseaux sociaux.

Qu’est ce qui t’as donné envie de te lancer dans un blog voyage ?

 

Le voyage, c’est ma passion depuis tout petit. Mes parents avaient affiché une immense carte du monde à côté de mon lit et je m’amusais à apprendre toutes les capitales dès mes cinq ans. Je viens d’un village de 200 habitants en Haute-Loire.                                Pour moi, c’était comme Disneyland ou Avatar, ça n’était pas vraiment réel, c’était un monde imaginaire.

Pour l’anecdote je ne comprenais pas pourquoi mon lieu-dit de 200 habitants n’était pas sur la carte… 

Alors qu’en grandissant je me suis rendu compte que tout ça existait réellement grâce à notamment Anton de Maximy, Nicolas Hulot… et plein d’autres reportages… Je me suis dit que j’aimerais découvrir tout cela par moi-même.

 J’ai donc fait plein de stages à l’étranger, des échanges universitaires… et lors de ma césure en école de commerce, j’ai eu l’opportunité de faire un stage dans le webmarketing à Shanghai en Chine. J’apprenais à bien référencer sur google, ce genre de choses … sauf que ce genre de choses justement, en 2012, pas grand monde ne savait le faire.  

Ça me faisait plutôt rire mais je me suis rendu compte que très vite j’arrivais premier sur un mot clé, sur google… sans faire trop d’efforts.  Je me suis donc dit:” j’ai une passion qui est le voyage, j’ai des compétences dans un truc que peux de monde connaît, je vais lancer un blog et on verra où ça m’amènera”

Et c’est comme ça que tout à commencé.

 

Comment utilises-tu les réseaux sociaux pour inspirer les gens à voyager et à découvrir de nouveaux endroits?

J’ai grandi avec les réseaux sociaux.

Quand j’ai commencé mon blog voyage en 2012, il y avait surtout Facebook et Twitter qui étaient très importants. Instagram commençait à avoir du succès la même année mais c’était un monde totalement différent.

J’ai naturellement commencé sur Facebook et Twitter puis au fil du temps je me suis développé sur d’autres plateformes comme Instagram, Linkedin, Youtube et même Tik Tok aujourd’hui.

Actuellement j’ai un écosystème d’environ 2 millions d’abonnés sur toutes les plateformes en cumulé. Je trouve que c’est très important pour les créateurs de contenus de ne pas être que sur une seule plateforme.

Aujourd’hui être sur une seule de ces plateformes c’est prendre un énorme risque car si du jour au lendemain cette dernière change son algorithme et que ton contenu qui marchait bien à un moment, ne marche plus, tu es foutu…

C’est pour cela que j’ai toujours fait en sorte de ne dépendre que d’une seule plateforme  et d’être visible sur plusieurs réseaux, que ça soit avec mon blog, ma newsletter, facebook etc… pour que les gens puissent me suivre et que je ne soit dépendant que d’un seul algorithme. C’est important et ça me permet de pouvoir adapter chaque contenu à chaque plateforme.

Je sais que sur Instagram aujourd’hui les reels marchent très bien.

Il y a certains de mes reels qui font plus de deux millions de vues, d’autres des centaines de milliers de vues , je profite de cette tendance pour créer du contenu vertical, vidéo “courte” qui sera parfait pour les réels.

Sur Youtube à l’inverse, je vais faire des formats horizontaux “longs”, de 10/15 minutes où je vais pouvoir réellement raconter une histoire ce que je n’aurai pas fait par exemple sur instagram.

J’essaie vraiment d’adapter chaque fois mon message à la plateforme sur laquelle je vais publier.  C’est beaucoup de travail mais ça me permet de maximiser les chances de toucher mon audience.  Il ne faut pas publier la même chose sur toutes les plateformes, une vidéo de 10 secondes ne marchera pas forcément sur youtube même si il y a les shorts aujourd’hui. Il vaut mieux adapter le message avec un bon format sur chaque plateforme plutôt que de poster la même chose partout, sans vraie réflexion de stratégie éditoriale.

 

Peux-tu me décrire ton activité professionnelle plus en détails et ton rapport avec le digital ?

 

En tant que blogueur voyage, mon activité a beaucoup évolué au fil des années. Au début, j’étais pas mal axé sur mon blog, uniquement à faire des articles, à être bien référencé sur Google. Et c’est ça d’ailleurs qui me rapportait de l’argent

 D’abord, il y avait les liens affiliés sur mon blog. Quand tu cliques sur un lien, ça te rapporte un peu d’argent, et également les ventes de liens sur mon blog. Mais tout ça au fil du temps, s’est fait un peu dépassé par les réseaux sociaux et leur importance.

Aujourd’hui, mon lien au digital est omniprésent dans le sens où il n’y a pas un jour où je ne vais pas partager des choses sur Instagram, en story, sur un post LinkedIn sur un tag, ou en tout cas sur une activité liée aux réseaux sociaux ou liés au digital de façon générale.

Évidemment, je suis un enfant du digital, j’ai grandi avec internet et aujourd’hui c’est mon quotidien à part entière. Il y a pas une seule journée où je ne partage pas mes aventures, ce qui est d’ailleurs aussi des fois un peu compliqué parce que c’est un métier où tu es hyper connecté et aucun métier n’est parfait. 

Je pense que le principal point négatif de ça, c’est qu’on ne s’en rend pas forcément compte. Mais qui dit blogueur voyage ou qui dit créateur de contenu de façon générale, dit qu’il faut être pas mal présent sur les réseaux afin de toujours essayer de développer les choses. J’ai pas mal de potes créateurs de contenus dans différentes branches, pas forcément que le voyage et c’est un peu le constat global. C’est qu’il y en a plein qui au bout d’un moment et sont usés par le fait qu’ils soient connectés, sur-connectés et juste trop connectés au fil du temps.

 

Si tu devais ne choisir qu’une seule plateforme, laquelle choisirais-tu ?

 

Si je devais choisir ma plateforme de prédilection, ça serait un peu compliqué car elles ont toutes leurs avantages et leurs inconvénients.

Je pense que malgré l’algorithme qui est de plus en plus challengeant aujourd’hui, ça restera Instagram pour la simple et bonne raison que sur Instagram, tu peux autant partager de la photo que de la story, que de la vidéo, que des guides…

 Enfin bref, il y a plein de choses que tu peux faire sur Instagram. C’est une plateforme qui est assez complète et je trouve qu’il y a quand même moyen de créer des choses assez authentiques, assez sincères, qui vont à contre sens de ce que l’on voit un peu trop sur ce réseau social. Je trouve que pour ça, Instagram c’est un réseau qui est hyper intéressant, même si je regrette qu’il se “tik tokise” de plus en plus avec par exemple les réels qui sont de plus en plus courts et ça marchera de plus en plus. J’aime également YouTube, notamment parce que tu peux raconter des histoires qui vont durer dix, quinze, vingt minutes et que tu peux embarquer ton audience avec toi sur Instagram. Sur Instagram c’est un peu plus compliqué, avec le scroll, les gens sont un peu moins fidèles, ton audience peut être un peu plus volatile, etc… 

Malgré cela,  je trouve que pour raconter des histoires de façon générale en live, sans trop de décalage, Instagram, ça reste la meilleure plateforme. 

 

Un mot pour les étudiants du MBA DMB ?

 

Alors ce que je souhaite aux étudiants du MBA DMB, c’est de suivre leur passion. 

C’est le plus important. Lorsque j’étais étudiant, TF1 m’avait proposé un CDI, c’était en 2014 et j’ai refusé ce dernier pour me mettre à 100 % sur mes réseaux, c’était un peu risqué mais ça a été la meilleure décision de ma vie car aujourd’hui j’ai réalisé plein de projets depuis mon blog jusqu’au verre du voyageur, la création de ma marque de vêtements PÉRIPLES, et plein d’autres choses diverses et variées. C’est donc grâce à cette prise de risque que j’en suis là. 

C’est quand on est jeune, que l’on a pas trop d’attaches et que l’on ne sait pas trop dans quelle direction on va, que l’on peut se permettre de prendre ce genre de risques.

Et il ne faut pas attendre plus tard, parce que plus tard, ça sera sans doute trop tard. 

Belle punchline et je crois que c’est la meilleure façon de terminer cette interview.

Et surtout, n’oubliez pas de voyager.

 

 

Interview réalisée par Judith Fogelman

Interview réalisée par Judith Fogelman

Étudiante au MBA DMB

Ce fût un honneur d’avoir pu échanger avec Bruno Maltor sur son expérience et son parcours. Son expertise et sa passion du voyage sont une source d’inspiration pour beaucoup de personnes. Cet entretien à également été réalisé dans le cadre de ma thèse entrepreunariale:     » Le digital dans le secteur du tourisme en Colombie »