Les médias sociaux, le nouveau Big Brother

Les médias sociaux, le nouveau Big Brother

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Avec l’essor du data marketing et des data practices, il est naturel pour chacun d’imaginer le type et les quantités de données que les réseaux sociaux sont capables de collecter. Pour scénariser cette situation, Netflix a créé The Social Dilemma, titre qui a réussi à attirer l’attention du public. Ce documentaire, sorti sur Netflix en septembre 2020, peut être qualifié de docu-fiction puisqu’il associe des interviews d’experts à un contenu fictif qui illustre les risques liés aux médias sociaux et autres algorithmes GAFA à travers l’histoire d’une famille et la personnification de trois de ces algorithmes par le même acteur. Quelques grands noms de la Silicon Valley, inconnus partout ailleurs, se sont présentés à la table. Apple, Google, Facebook, YouTube, Twitter, Pinterest. Ils ont été partout et savent de quoi ils parlent. En l’occurrence, ils parlent de la capacité de ces plateformes à rassembler les gens, tout en détruisant la société au passage. En fonction de nos comportements, les algorithmes décident de ce que nous voyons et anticipent ce avec quoi nous serions le plus susceptibles d’interagir – pour augmenter le temps d’écran.

Le dilemme social est la possibilité de changer d'avis

Lorsque vous allez dans la Silicon Valley pour rejoindre une entreprise technologique, vous entrez pratiquement dans une religion. Pour rejoindre Facebook, Google ou Apple, il est presque nécessaire de faire un serment d’allégeance. Mettez votre vie entre parenthèses. Ces propos ont longuement été discutés par des ex-salariés de ces géants qui partagent leur vécu au sein de leur anciens emplois. 

Nous sommes désormais un peu plus attentifs à l’éthique des dirigeants de ces plateformes sociales (comme pour The Great Hack). Ils ne sont pas là pour aider le monde à se développer. Ça pourrait être le contraire, ils ne se soucient pas de ce qui serait le mieux pour le développement personnel de chacun. Ils ont pour but d’aider la planète à évoluer en créant des communautés, en rapprochant les utilisateurs, mais aussi à apprendre plus sur leurs habitudes afin de développer une stratégie de communication de plus en plus ciblée. Ces talents profitent de la faiblesse collective pour parvenir à leurs fins, comme le confesse Sean Parker, l’ex-partenaire de Mark Zuckerberg (dans The Social Network).

 

The Social Dilemma est et s’assume comme un documentaire avec une cible : les réseaux sociaux et autres algorithmes ou applications de recherche qui cherchent à engager toujours plus les utilisateurs, à les dynamiser afin qu’ils leur consacrent plus de temps, quitte à les enfermer dans le complot, la désinformation.

 

Ce documentaire peut être perçu comme étant un appel à se réveiller et à prendre conscience des dangers inhérents à l’utilisation d’outils numériques qui, certes, simplifient grandement certaines choses triviales comme la recherche d’informations ou la commande d’un VTC, mais parfois au détriment du libre arbitre d’une personne. Et l’appel est d’autant plus crédible que la majorité des experts qui témoignent ont créé les monstres qu’ils critiquent aujourd’hui.

Les médias outils vivants

Les médias sociaux ne sont pas un outil qui attend d’être utilisé : l’outil est vivant. Il nous connaît. Il vous fournit des informations que nous pensons vouloir et dont nous avions besoin, mais en réalité, il suscite des actions et des clics pour alimenter la publicité.

Le documentaire n’y va pas par quatre chemins. Il présente les utilisateurs comme des rats de laboratoire d’une manière qui n’est plus censée être drôle. Les gens pensent que les médias sociaux permettent d’obtenir du fromage en récompense et que c’est inoffensif, mais les enjeux sont bien plus importants.